Brittany Ferries se lance dans le rail-route entre Cherbourg et Bayonne

Brittany Ferries et Ports de Normandie lancent un projet de ferroutage via Cherbourg reliant la Grande-Bretagne et l’Irlande à l’Espagne.
Programmée fin 2020, la sortie du Royaume-Uni du marché commun pose la question des futurs schémas logistiques entre l’Union européenne et l’Irlande. C’est dans cette perspective que Ports de Normandie et Brittany Ferries ont dévoilé le 12 février leur projet de ferroutage entre Cherbourg et Mouguerre près de Bayonne.
Sur la base d’une rotation quotidienne 7j/7 en saut de nuit, le futur service est annoncé au printemps 2021 et pourra transporter jusqu’à 44 remorques par sens. Ciblant des flux non accompagnés, ses trains seront de 750 mètres de long et composés de 22 wagons pivotants Lohr. "Plus chers à l’achat, ces wagons acceptent tous les types de remorques routières, des caisses mobiles et conteneurs sans investissements lourds sur le réseau ferré", explique Jean-Marc Roué de Brittany Ferries. Une cinquantaine de ces matériels éligibles aux certificats d’économie d’énergie sera exploitée. Objet d’une négociation entre la BAI et Lohr, leurs modalités d’acquisition (ou de location) sont étroitement liées à l’appel d’offres lancé par la compagnie pour choisir le tractionnaire ferroviaire du service.
Pour mener ce projet, l’armement breton a obtenu le statut de "candidat autorisé". Il est donc en charge de l’achat des sillons auprès de SNCF Réseau et du risque financier associé. Ses prévisions tablent sur un trafic de 13.000 remorques la première année pleine sur une capacité de la ligne estimée à 25.000 remorques par an. "Nous anticipons une perte d’exploitation sur les trois premiers exercices".

Deux terminaux à construire

À chaque extrémité de la liaison, deux terminaux à Cherbourg et Mouguerre seront équipés de parkings pour stationner les remorques, d’au moins une voie de 750 mètres de long et de 12 systèmes de chargement/déchargement pivotants. Les rames y seront traitées en deux opérations successives. "L’impact sur la durée des manutentions est mineur mais le gain en termes d’investissement est majeur", indique Sébastien Lange de Lohr.
À Cherbourg, un appel à manifestation d’intérêt lancé par Ports de Normandie a sélectionné Brittany Ferries comme opérateur du chantier, une autre première pour la compagnie. Sa gestion sera déléguée à un acteur spécialisé dont le choix est, là encore, étroitement lié à l’appel d’offres en cours pour sélectionner le futur tractionnaire. Le coût du terminal cherbourgeois, déjà embranché fer, s’élève à 7 millions d'euros. Sur ce montant, 5,6 millions d'euros sont financés "par la région Normandie (60 %), le département de la Manche (30 %) et la Communauté d’agglomération du Cotentin (10 %)", précise Hervé Morin. "L’Europe soutient le projet à hauteur de 1,4 million d'euros dans le cadre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe", ajoute le président de la région Normandie et de Ports de Normandie. À proximité de passerelles roro, sa localisation facilitera les correspondances avec les services maritimes d’Irish Ferries, Stena Line et de Brittany Ferries avec l’Irlande et l’Angleterre. Son ouverture est prévue en avril 2021.

Investissements sur le réseau ferré

La construction du terminal à Mouguerre, retenu pour sa proximité avec l’Ouest de la péninsule Ibérique, représente un investissement de 17 millions d'euros. Comparé à celui de Cherbourg qui dispose déjà de parkings sur son terminal roulier, ce coût plus élevé s’explique par la réalisation de surfaces de stationnement. Si les collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine sont sollicitées, en l’état, son financement serait assuré par la seule BAI et son ouverture est annoncée au printemps 2021.

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