Lauréat avec VIIA du trophée "Multimodal" du Bureau de promotion du shortsea shipping le 7 décembre dernier, Ekol Logistics demeure un opérateur méconnu en France. Créé en 1990, le groupe turc a diversifié ses activités en Europe dès 1996 en s’implantant en Allemagne. Depuis, il a tissé sa toile sur le continent et au-delà avec une présence en propre dans quinze pays, Iran inclus. Sa dernière implantation remonte au mois de mars avec la création d’une filiale en Slovénie, dans la région de Ljubljana. Aujourd’hui, Ekol exploite "une flotte de 5.500 cartes grises, dont 3.400 remorques, 750.000 m2 d’entrepôt et six navires rouliers avec un effectif de 6.500 personnes pour un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros", précise Tugrul Sarikahya chargé du marché français. Et d’ici cinq ans, le groupe ambitionne un doublement de ses recettes. L’atteinte de cet objectif passera par "le développement de services multimodaux.
"Second navire à Sète dans le courant de l’année"
Chaque semaine, nous opérons déjà en Europe 48 trains combinés en correspondance avec nos services maritimes rouliers depuis Izmir, Mersin et Yalova, vers Trieste et Sète". Au départ de Trieste où Ekol a pris l’an passé le contrôle (65 %) d’Europe Multipurpose Terminals (EMT), ses trains desservent Mannheim, Cologne, Munich et Ludwigshafen, en Allemagne, ainsi que Ostrava, en République tchèque. Depuis Sète, un service lancé en octobre 2016 relie Noisy-le-Sec, en Île-de-France, avec le concours de VIIA.
Projet "Funnel"
Dans le courant de l’année, Tugrul Sarikahya annonce le doublement du service ferroviaire entre Sète et Noisy-le-Sec. Ce renforcement coïncidera avec le lancement d’un second navire entre Izmir et le port sétois. "En parallèle, Ekol travaille sur d’autres connexions avec Calais, le Royaume-Uni et le Benelux dont Zeebrugge". Dans la foulée, l’entreprise envisage de créer deux hubs de groupage, l’un en région parisienne, l’autre près de Lyon pour consolider les marchandises en provenance de France, du Benelux, du Royaume-Uni et de pays limitrophes. Après trajet ferroviaire à destination du port de Sète, les marchandises seraient ensuite acheminées par voie maritime "vers la péninsule Ibérique, la Turquie, le Maghreb et l’Iran", confie le responsable. Baptisé "Funnel", ce projet pourrait voir le jour sous trois à cinq ans.