
L'inflation la plus importante pourrait concerner les charges des personnels © Michel Durand
Supérieure à 0,1 point par rapport à 2012 et 2013, la croissance du PIB en France s'élèverait à 0,4 % en 2014. Sans parler de reprise, elle se hisserait à 1 % cette année avec deux inconnues de taille aux conséquences sensibles pour la mobilité des biens et des personnes ainsi que pour le commerce extérieur : la baisse de l'euro par rapport au dollar, et celle du prix du pétrole susceptible, aussi, de relancer l'investissement industriel et la consommation. Face à ce manque de visibilité, "le couplage entre activité économique et transport est implacable", rappelle en revanche le CNR dans une note consacrée à l'évolution des coûts dans le transport routier en 2015. Point départ de sa réflexion, "la demande reste à un niveau très bas et fragilise les entreprises de transport.
"L'abandon de l'Écotaxe n'annule pas les coûts déjà inscrits au bilan"
Les capacités excédentaires pèsent sur leurs prix et, proportionnellement, la charge des coûts fixes augmente à court et moyen terme". Le Comité souligne en outre que "l'abandon de l'Écotaxe n'annule pas les effets ni les coûts multiples déjà inscrits au bilan de l'opération : gels ou baisses de tarifs, appels d'offres, équipements des véhicules en logiciels, formation des personnels..."
Tensions sur les salaires
À niveau d'activité constant, les coûts hors gazole des transporteurs routiers français ont augmenté de l'ordre de 0,2 % l'an passé. "Cette modération s'explique par de faibles variations sur l'ensemble des postes". Annonciateur de fortes hausses des prix des véhicules (+ 10 à + 15 % sur le prix catalogue des constructeurs), l'impact des matériels Euro 6 a été "limité du fait du renouvellement progressif du parc mais se prolongera dans les exercices à venir". Cette tendance se vérifie dans les prévisions du CNR pour 2015 consacrées au coût de détention des matériels (+ 1,2 à + 1,4 %). Alors que la question des salaires est au cœur de l'actualité du secteur, l'inflation la plus importante pourrait concerner les charges des personnels de conduite (jusqu'à 2,3 %), et les indemnités de déplacement (+ 1,3 à + 1,5 %). De 34 % environ en régional à plus de 40 % en longue distance, les charges salariales forment le premier poste de coût d'un transport routier. De nature à cristalliser les critiques envers les sociétés concessionnaires d'autoroutes, l'usage des infrastructures augmenterait enfin de 1,9 %.
Tous les postes consolidés, la hausse attendue des coûts hors gazole du transport routier est évaluée entre 1,2 et 1,7 % en longue distance, et entre 1 et 1,4 % en régional. À cela s'ajoute la hausse de 10,2 % de la TICPE nette en vigueur depuis le 1er janvier.