La surcapacité qui se prolonge dans le transport maritime interpelle sinon inquiète l'ensemble des acteurs concernés par cette filière. Selon l'enquête "The way ahead" réalisée par le cabinet d'avocats d'affaires Norton Rose Fulbright, les deux tiers des personnes interrogées* considèrent que les "conditions actuelles du marché sont défavorables". Cette défiance est alimentée par les nouvelles commandes reçues par les chantiers navals, et l'incertitude économique mondiale. Si la Chine, l'Inde et l'Asie du Sud-Est demeurent les marchés régionaux aux plus forts potentiels de croissance, l'étude souligne que les investissements dans le maritime seront guidés par la concentration. Illustrées par les négociations exclusives en cours menées par CMA CGM en vue de la reprise de Neptune Orient Lines (Nol), les fusions-acquisitions ainsi que la création de coentreprises et d'alliances seraient au cœur des prochaines batailles. Les investissements consacrés à la diversification des activités et géographique, aux nouveaux navires et aux innovations technologiques arrivent loin derrière. De nature à alerter les chargeurs, Norton Rose Fulbright anticipe "une domination accrue des plus gros acteurs du secteur", seuls ou sous la forme de regroupements opérationnels. Sur la base des réponses reçues, le cabinet n'entrevoit aucun nouvel opérateur mais de possibles cessions d'actifs non stratégiques et la levée de fonds propres ainsi qu'un recours accru à l'emprunt. Au cours des cinq prochaines années, la dette bancaire y serait la source de financement privilégiée suivie des marchés financiers et obligations.
Voyants au vert dans l'aérien et le rail
La détérioration de la confiance vis-à-vis du maritime tranche avec les opinions favorables manifestées envers l'aérien et le ferroviaire, les deux autres modes couverts par l'enquête. Avec des taux de l'ordre de 90 %, les conditions actuelles de ces marchés sont jugées positives. "Cet optimisme est attribué au financement plus facilement disponible pour l'investissement, et à un retour anticipé de la stabilité économique sur leurs marchés-clés".
Voyants au vert dans l'aérien et le rail
La détérioration de la confiance vis-à-vis du maritime tranche avec les opinions favorables manifestées envers l'aérien et le ferroviaire, les deux autres modes couverts par l'enquête. Avec des taux de l'ordre de 90 %, les conditions actuelles de ces marchés sont jugées positives. "Cet optimisme est attribué au financement plus facilement disponible pour l'investissement, et à un retour anticipé de la stabilité économique sur leurs marchés-clés".
"Concentration inéluctable dans le shipping ?"
Tant et si bien que l'acquisition de matériels roulants et d'avions figure en bonne place au sein des deux modes. Leurs zones géographiques de pertinence diffèrent cependant. Dans le rail, l'Europe offrirait les meilleures perspectives loin devant la Chine et l'Océanie. Dans l'aérien, l'Amérique du Nord, la Chine et l'Asie du Sud-Est sont considérées comme les régions les plus porteuses à court et moyen terme. À l'instar du maritime, la dette bancaire suivie des marchés financiers et obligations seraient les sources de financement privilégiées via la levée de capitaux propres et l'emprunt. Plus marquée dans l'aérien, la réaffectation des capacités est la priorité affichée à court terme selon l'évolution des demandes, et l'augmentation de la menace terroriste comme l'un des principaux défis sûreté-sécurité.
Actions gouvernementales escomptées
Quel que soit le mode étudié, des convergences apparaissent. Relevées pour le maritime, elles concernent la concentration et l'augmentation de la taille des acteurs mais aussi des volumes de fret à transporter ainsi que des tarifs associés. S'agissant de l'action publique, les attentes se focalisent sur les investissements en termes d'infrastructures de transport, dont multimodales. Elles visent également à améliorer la visibilité sur l'évolution des réglementations, notamment environnementale, fiscale et de concurrence souhaitée, si possible, homogènes entre grandes régions du monde.
* 157 sociétés impliquées dans les secteurs aérien, ferroviaire et maritime : établissements financiers, propriétaires d'équipements de transport, transporteurs, armateurs, entités gouvernementales, cabinets de conseils spécialisés