Avec une croissance supérieure à 11 % pour 41.700 unités, le marché national des véhicules industriels de plus de 5 tonnes s’est refait une santé en 2015. Représentant 60 % des immatriculations, les tracteurs tirent seuls cette évolution.

Jean-Michel Mercier, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel de BNP Paribas Rental Solutions © OVI
Ils affichent une progression de 20 % tandis que les porteurs se contractent de 0,6 point. Pour l’essentiel aussi, la dynamique, commentée par l’Observatoire du véhicule industriel le 7 janvier à Paris, est alimentée par le transport routier de marchandises en meilleure forme comme en témoigne les indicateurs du secteur publiés par la Banque de France («L’Antenne» du 18/12). Elle s’accompagne de nombreux projets des motorisations gaz même si les volumes en jeu demeurent encore modestes. Aussi pour l’année 2016, tous les regards sont-ils rivés sur le deuxième pilier du marché : le secteur BTP. Et force est de constater que, malgré une légère reprise observée en 2015, la prudence est de mise. «On peut espérer que les ventes de tracteurs se poursuivront sur un trend positif. On note que les achats se sont plutôt concentrés sur les grandes flottes en 2015, et qu’un potentiel de renouvellement subsiste pour les PME du TRM», souligne Jean-Michel Mercier, directeur de l’observatoire. «Reste le secteur-clé du BTP dont la reprise est indispensable au marché VI en termes de potentiel. Une amorce de reprise paraît difficilement envisageable avant le second semestre. Il faudra donc miser sur les besoins globaux de renouvellement pour un parc porteur forcément vieillissant au vue des niveaux de livraison constatés depuis 2009». Dans ce contexte, les prévisions de l’OVI pour 2016 misent sur une consolidation des volumes à hauteur de 41.500 immatriculations.
Contraction du parc
Malgré la reprise enregistrée l’an passé, «le parc VI continue de se rétracter en France, avec 91 % des achats de véhicules destinés à remplacer un autre en 2015. Il s’agit de la quatrième année consécutive au-delà de 90 % sachant que le parc est considéré en repli à partir de 80 %».
Contraction du parc
Malgré la reprise enregistrée l’an passé, «le parc VI continue de se rétracter en France, avec 91 % des achats de véhicules destinés à remplacer un autre en 2015. Il s’agit de la quatrième année consécutive au-delà de 90 % sachant que le parc est considéré en repli à partir de 80 %».
"À 41.500 immatriculations, une consolidation des volumes est attendue en 2016"
Parmi les autres enseignements de l’année écoulée, dans le sillage des tracteurs, les semi-remorques – dry en tête – connaissent un fort développement. «En 2015, ce segment devrait dépasser les 20.000 immatriculations ce qui ne s’était plus vu depuis 2008». À l’exception des «caisses» frigorifiques, le résultat 2015 des véhicules industriels carrossés est proche de celui de 2014, soit une année faible avec 16.500 unités environ. Croisant l’atonie du secteur BTP, les matériels destinés à cette filière sont au plus bas : «C’est la première fois depuis le début du siècle que le nombre de véhicules industriels bennes restera au-dessous de 4.000 unités».
Tendance générale
Dans un environnement marqué par des taux d’intérêt bas, une parité euro-dollar favorable et un prix du pétrole très compétitif, la tendance à la hausse observée en 2015 en France se vérifie dans tous les autres pays européens. Les pays de l’Est retrouvent ainsi le nombre d’immatriculations enregistré en 2008. À l’Ouest, l’Allemagne premier marché européen, maintient ses volumes depuis 2012, tandis que l’Espagne confirme le net regain amorcé depuis deux ans.