Volontairement optimiste, le colloque de l’AUTF "Comment le fret ferroviaire est-il en train de se réinventer" le 2 octobre à Paris a souhaité tourner la page des grèves du printemps. Si des améliorations d’ordre réglementaire comme la continuité du service du réseau ferré sont toujours espérées, globalement, les chargeurs reconnaissent que les pouvoirs publics ont agi pour remettre à niveau le mode. Rappelées par Denis Choumert, président de l’AUTF, et François Poupard, directeur général de la DGITM, les mesures prises sont en effet d’ampleur : "Reprise de la dette de SNCF Réseau à hauteur de 35 milliards d’euros, investissement de 3,8 milliards d’euros par an dans l’infrastructure pendant dix ans, stabilisation des péages avec maintien de la compensation fret à hauteur de 90 millions d’euros par an et, pendant cinq ans, 30 millions d’euros par an alloués aux voies capillaires et de services et de l’aide à la pince pour 27 millions d’euros par an".
De nouvelles marges de manœuvre
En contrepartie, les pouvoirs publics ont demandé à SNCF Réseau un effort de productivité et envisage la réforme de Fret SNCF sur la table des autorités européennes. Au sein du gestionnaire d’infrastructures, une nouvelle stratégie industrielle baptisée "Nouvel R" est censée répondre à cette attente autour de grands objectifs cités par Jean Ghedira, directeur général clients et services de SNCF Réseau : "Renforcer la robustesse des grands nœuds ferroviaires saturés ou à fort potentiel, rénover les voies capillaires et de services dans le budget alloué dans le cadre d’approches collaboratives et déployer de nouvelles technologies, comme le système de signalisation-contrôle ERMTS II, pour augmenter les capacités du réseau et améliorer la gestion de ses actifs".
Révolution numérique
Le décor planté, la balle est désormais du côté des acteurs du système ferroviaire pour relancer son segment fret. Appelé à être reconduit dans le maritime, les ports, le routier et le fluvial, le colloque de l’AUTF avait pour objectif de décrypter l’apport et l’impact des nouvelles technologies dans le mode, les tendances et stratégies mises en œuvre. À l’instar de tous les maillons de la chaîne logistique, les outils numériques y bouleversent en effet les offres et services même si les modèles économiques restent à stabiliser tout comme l’interopérabilité des solutions.
De nouvelles marges de manœuvre
En contrepartie, les pouvoirs publics ont demandé à SNCF Réseau un effort de productivité et envisage la réforme de Fret SNCF sur la table des autorités européennes. Au sein du gestionnaire d’infrastructures, une nouvelle stratégie industrielle baptisée "Nouvel R" est censée répondre à cette attente autour de grands objectifs cités par Jean Ghedira, directeur général clients et services de SNCF Réseau : "Renforcer la robustesse des grands nœuds ferroviaires saturés ou à fort potentiel, rénover les voies capillaires et de services dans le budget alloué dans le cadre d’approches collaboratives et déployer de nouvelles technologies, comme le système de signalisation-contrôle ERMTS II, pour augmenter les capacités du réseau et améliorer la gestion de ses actifs".
Révolution numérique
Le décor planté, la balle est désormais du côté des acteurs du système ferroviaire pour relancer son segment fret. Appelé à être reconduit dans le maritime, les ports, le routier et le fluvial, le colloque de l’AUTF avait pour objectif de décrypter l’apport et l’impact des nouvelles technologies dans le mode, les tendances et stratégies mises en œuvre. À l’instar de tous les maillons de la chaîne logistique, les outils numériques y bouleversent en effet les offres et services même si les modèles économiques restent à stabiliser tout comme l’interopérabilité des solutions.
"Optimiser la disponibilité du réseau, la circulation des trains et la rotation des wagons à un coût compétitif"
Train digital développé par Fret SNCF et Traxens, plateforme collaborative d’Everysens, nouveaux matériels et outils de gestion des actifs et de leur maintenance conçus par Europorte dans les Grands Ports maritimes notamment… Ces outils visent à répondre aux attentes des clients du rail précisées par Arnaud Desmonts, directeur transport et logistique d’Arcelor-Mittal, et Pascal Sainson, président d’Europorte : "Augmenter la productivité du système ferroviaire par une meilleure disponibilité du réseau pour recevoir davantage de circulations de trains à un coût plus compétitif, optimiser les rotation des parcs wagons et renforcer la qualité et la fiabilité du service".
Approche pas à pas
De l’avis général, l’innovation technologique suppose qu’en parallèle le mode fasse sa révolution organisationnelle. Au "Grand soir", les chargeurs comme les opérateurs rail-route privilégient dès lors des technologies avec "un time to market" court permettant des bénéfices rapides. Selon Dominique Denormandie, président du GNTC, "les innovations doivent avant tout miser sur la simplicité en mixant nouvelles technologies et nouvelles organisations avec des gains opérationnels rapides face à une concurrence du transport routier très agressive". L’acceptation et le déploiement accéléré du numérique dans le fret ferroviaire supposent également une large concertation entre entreprises ferroviaires, gestionnaires d’infrastructures, équipementiers, loueurs de wagons et offreurs de solutions autour de standards et normes ainsi que sur la sécurisation des données. Une condition jugée "urgente" par Sylvie Charles, directrice générale de SNCF Logistics.