"Nous étions chargés de toute la logistique d'un client dans un entrepôt dédié à la gestion des panneaux solaires de ce spécialiste qui fabriquait jusqu’à 2.000 panneaux par jour. Nous assurions la livraison et la distribution de ces panneaux en France et en Europe. En 2012, nous avons traité près de 1.000 camions pour cette société. Mais en octobre 2013, Bosch Solar s’est retiré de l’activité photovoltaïque. Les derniers panneaux ont été expédiés en octobre 2013. Le magasin était vide", résume Guillaume Lauprêtre, directeur Grand Sud de Panalpina. Il dirige 120 personnes réparties dans les bureaux de Lyon-Pusignan, Annecy, Nice, Marseille, Fos et Toulouse.
"Panalpina dispose de deux freighters à Luxembourg"
Une société bretonne a repris l'entreprise cliente. La production devrait repartir en mai mais les conditions sont encore en cours de négociation. "Nous avons récupéré en juillet dernier l’activité logistique d'un des leaders mondiaux de la carte TV pré-payée. Nous assurons l’approvisionnement, le stockage, le conditionnement, la distribution et nous avons monté un atelier de production. Nous sommes dans le schéma de l’usine logistique. La carte arrive brute d’Asie et repart prête à consommer", observe Guillaume Lauprêtre, qui cependant insiste sur le fait que Panalpina n’est pas un "pur" logisticien. "Panalpina est et restera un spécialiste des transports internationaux air et mer. La logistique vient en complément de notre cœur de métier, l’overseas". Elle représente tout de même 30 % du chiffre d’affaires du groupe. Sa part est plus modeste en France avec 5 % du chiffre d’affaires. Panalpina dispose de 60.000 m2 d’entrepôts en France dont 9.000 m2 dans le Grand Sud. "La logistique que nous traitons doit être intégrée à la supply chain internationale et répondre à des exigences de valeur ajoutée".
Un foisonnement de projets
Panalpina est le seul transitaire à disposer d’un "Own Controlled Network" aérien à partir de son hub du Luxembourg. Le groupe suisse a deux appareils B747-8F et travaille avec d’autres compagnies sur cet aéroport bien situé, bien organisé, sans congestion qui peut traiter huit freighters en même temps et peut rivaliser avec les hubs de Londres, Roissy ou Francfort.
"Nous sommes au Luxembourg mais nous soutenons Emirates à Lyon dont l’arrivée a fait franchir un saut qualitatif pour les passagers et pour le fret assuré chaque mercredi et apprécié de nos clients du Grand Sud vers Dubaï, le Moyen-Orient, l’Asie et même l’Afrique". Panalpina utilise aussi le port de Lyon, Greenmodal (ex-RSC) et Logirhône pour les conteneurs partant pour Fos. "Nos clients sont très demandeurs d'alternatives", précise Guillaume Lauprêtre, qui reconnaît aussi l’intérêt de pouvoir s’appuyer sur un groupe solide dans son management et son actionnariat. La Ernst Gohner Foundation, propriétaire de Panalpina depuis 1969, est toujours actionnaire majoritaire avec plus de 40 % des parts de la société cotée à la bourse de Zurich depuis 2005.
Guillaume Lauprêtre mise sur les hommes et sur la force commerciale. De retour d’Australie, un responsable commercial Sud sera basé à Marseille mi-avril et deux commerciaux vont étoffer l’agence lyonnaise. Panalpina veut construire aussi une base logistique à Fos, près de Distriport, pour développer le groupage maritime. Ceci évitera l’empotage à Lyon du fret méditerranéen.
Guillaume Lauprêtre est membre de TLF, président de la commission Fret du Club des entrepreneurs des aéroports de Lyon et membre du comité de direction de Panalpina France présidé par Christophe Mouterde, un Lyonnais qui fut lui aussi directeur régional…