
© Port de Rouen
"Un horizon incertain", "Paris-Seine-Normandie : un projet qui peine à dépasser le stade du concept", "la reconquête mais pas encore l’interaction", "absence de visibilité sur les trafics", "absence de statistiques fiables »… Le rapport rendu par le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) de Haute-Normandie, suite à une session plénière le 17 juin à Rouen, est sévère. Il aligne une flopée de critiques portant sur des sujets liés à la réforme portuaire nationale mise en place par le gouvernement en 2008 et à une situation locale bien spécifique sur l’axe Paris-Seine-Normandie. Pour le CESER, "le cloisonnement des disciplines, des métiers et des administrations, empêche les acteurs de travailler ensemble. Or, c’est dans cette interaction que se situe le levier de la véritable transformation des ports français".
Partage conflictuel du territoire
Le Ceser déplore que le modèle portuaire français, bien que réformé sur un modèle "hanséatique", reste "fortement imprégné de colbertisme (centralisme d'État) et de saint-simonisme (influence vertueuse des «sachants» sur les décisions)". Les représentants socioprofessionnels constatent un "partage conflictuel du territoire", notamment autour des questions environnementales soulevées par les projets d’infrastructures. La concertation ne porterait que sur une seule question : "Comment faire pour rendre la vision du maître d’ouvrage acceptable ?" Le Ceser souligne également le caractère très "autonome" des ports sur lesquels "les collectivités territoriales n'ont pas d'influence". Leur gouvernance est "verrouillée par un État qui demeure centralisateur dans l’âme", avec des Conseils de surveillance "ressemblant trop à des chambres d’enregistrement". Les ports du Nord de l’Europe, eux, cultivent "une fort proximité avec les collectivités territoriales".
Partage conflictuel du territoire
Le Ceser déplore que le modèle portuaire français, bien que réformé sur un modèle "hanséatique", reste "fortement imprégné de colbertisme (centralisme d'État) et de saint-simonisme (influence vertueuse des «sachants» sur les décisions)". Les représentants socioprofessionnels constatent un "partage conflictuel du territoire", notamment autour des questions environnementales soulevées par les projets d’infrastructures. La concertation ne porterait que sur une seule question : "Comment faire pour rendre la vision du maître d’ouvrage acceptable ?" Le Ceser souligne également le caractère très "autonome" des ports sur lesquels "les collectivités territoriales n'ont pas d'influence". Leur gouvernance est "verrouillée par un État qui demeure centralisateur dans l’âme", avec des Conseils de surveillance "ressemblant trop à des chambres d’enregistrement". Les ports du Nord de l’Europe, eux, cultivent "une fort proximité avec les collectivités territoriales".
"L’important est d’avoir retrouvé fiabilité sociale et productivité"
Le Ceser critique et émet quelques pistes, visant à renforcer l’implication du Conseil régional, au sein d’une plateforme de coopération concernant Haropa (alliance des ports du Havre, de Rouen, de Paris) et dans les Conseils de surveillance, ainsi que dans le pilotage d’actions de formation. Il préconise aussi une étude cible sur les perspectives de trafics afin de "clarifier les conditions dans lesquelles un report modal serait possible", ou encore une harmonisation dans les réglementations régissant la navigation fluvio-maritime…
Pour les ports de l’axe Seine, l’essentiel n’est pas là : il s’agit de "ne pas casser aujourd’hui une dynamique, assure Hervé Martel, vice-président d’Haropa. L’important est d’avoir retrouvé la fiabilité sociale et la productivité". Et de rappeler la croissance de 5 % du trafic des conteneurs depuis le début de l’année. Si les collectivités territoriales ont l’impression, selon le Ceser, d’être "considérées plus comme des chéquiers que comme des partenaires", le Conseil régional de Haute-Normandie n’est pas rancunier. Il a voté, le 24 juin, une subvention de 9 millions d’euros au Grand Port maritime du Havre pour l’aménagement du site destiné à accueillir les usines d’éoliennes d’Areva et d'EMF, ainsi que des subventions au volet enseignement et recherche dans le secteur de l’éolien.