
Tous les segments d'activité ne sont pas également touchés par la crise du Covid-19, comme au port de Barcelone © Franck André
Transition écologique et industrielle, réorganisation de l’activité logistique, formation des professionnels. Si l’objectif des membres de l’association Medports (22 ports de Méditerranée, 70 % du trafic) demeurent, la crise sanitaire engendrée par la propagation du Covid-19 en modifie les contraintes. Virtuellement réunis pour dresser un état des lieux de la situation, quelques 200 professionnels et observateurs ont fait le point sur les informations et les orientations de la communauté internationale du commerce et du transport maritimes, en vue d'atténuer les effets de la pandémie sur le secteur.
Comme pour l’ensemble de l’économie, le secteur maritime vit une période floue, de nombreux points de vue. "Assez confiant" sur le devenir du transport de passagers entre les rives de la Méditerranée qui devrait redémarrer dès que les restrictions aux frontières seront levées, le président de l’association, Hervé Martel, se montre plus inquiet sur la croisière, qui a connu une forte progression au cours des dernières années : "je vois difficilement un redémarrage vigoureux avant 2021, note le président du Grand Port maritime de Marseille-Fos. Personne ne sait dire si les acteurs de cette filière auront les reins assez solides pour attendre le redémarrage".
Comme pour l’ensemble de l’économie, le secteur maritime vit une période floue, de nombreux points de vue. "Assez confiant" sur le devenir du transport de passagers entre les rives de la Méditerranée qui devrait redémarrer dès que les restrictions aux frontières seront levées, le président de l’association, Hervé Martel, se montre plus inquiet sur la croisière, qui a connu une forte progression au cours des dernières années : "je vois difficilement un redémarrage vigoureux avant 2021, note le président du Grand Port maritime de Marseille-Fos. Personne ne sait dire si les acteurs de cette filière auront les reins assez solides pour attendre le redémarrage".
"Toutes les compagnies survivront-elles à cette crise ?
Coté marchandises, les armateurs pâtissent en outre du ralentissement inédit du commerce mondial depuis le début d’année qui a conduit à des suppressions d’escales et des aménagements de ligne. Bien que les trafics reprennent, plusieurs questions restent sans réponse pour Hervé Martel : "Est-ce que toutes les compagnies survivront à cette crise ? Est-ce qu’elle peut relancer le mouvement de concentration ? Est-ce que les schémas de desserte des alliances seront profondément revus, rebattant les cartes des positionnements des ports ?".
Idem dans le secteur industriel, durement touché, pour lequel "toutes les conditions sont réunies pour "une réflexion sur la rationalisation de l’outil de production". Seule certitude pour le président de Medports, on ne s’organisera plus demain comme on le faisait hier" : "Les dispositifs de protection de la santé des salariés seront certainement maintenus plusieurs mois, voire plusieurs années, considère-t-il. Et certaines pratiques de dématérialisation des informations ou de télétravail instaurées durant la période seront sans aucun doute conservées".
Prendre du recul
Le Chef du développement des ressources humaines à la division Technologie et logistique de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), Mark Assaf, est convaincu qu’à l’avenir, "les futures chaînes d'approvisionnement seront plus courtes, plus diversifiées et plus régionales". "Les délocalisations seront soutenues par une automatisation avancée, ce qui réduira les coûts de main-d'œuvre tout en stimulant l'usage d’internet", conclut-il.
Les flux commerciaux maritimes intra-méditerranéens représentent près de 25 % du volume mondial répartis entre 87 ports de tailles et de types divers. Selon l’International Transport Forum, sur le premier trimestre 2020 par rapport à 2019, la croisière a perdu 34 %, les ferries 21 % et les vracs secs 12 %. Malgré la crise, le trafic de conteneurs connaît une légère hausse (+ 2 %), comme les vracs liquides (+ 4 %). Au total, le trafic sur la période a chuté de 4 %. Le mois de mars plombe l’ensemble.
Face aux incertitudes sur l’avenir et au manque de recul sur les effets indirects de la pandémie, le directeur de l'Isemar, Paul Tourret, suggère de son côté de prendre le temps de "comprendre les effets du confinement, avant d’élaborer un plan de relance du secteur au cours du mois prochain".