Depuis plusieurs mois, les membres du Groupement national des transports combinés (GNTC) s'inquiètent du manque de visibilité de l'action des pouvoirs publics en matière de transfert modal. En dépit des réunions consacrées à la relance du fret ferroviaire, leur président, Gérard Perrin, a transmis par courrier au ministre délégué aux Transports l'expression de son mécontentement. Opposé hier à la généralisation du 44 tonnes, le GNTC y interpelle Frédéric Cuvillier sur "l'ambiguïté des aides à l'exploitation au transport combiné de marchandises n'encourageant guère les entrepreneurs à s'investir dans ce mode, n'ayant aucune garantie ni clarté dans le temps de la part de leur tutelle". En cause, l'appel à manifestation en vue de recenser les trafics combinés pour la période 2013-2017, et la stabilité du soutien public dit "aide à la pince". Actifs dans le rail-route, le fleuve-route ou le mer-route pour l'essentiel, ses opérateurs "sont dans une totale incertitude quant au montant réel de cette aide pour la durée de la période. Comment dans ces conditions, une entreprise peut-elle fonctionner, et prévoir sa politique tarifaire ainsi que son budget sans connaître en début d'exercice le niveau de ladite aide" ? Gérard Perrin demande donc sa reconduction et sa stabilisation entre 2013 et 2017.
"En 2013, le transport combiné ferroviaire a progressé de 16 %"
"De plus, il est inconcevable que l'aide soit versée plus de trois mois après la fin de l'exercice". Le GNTC s'oppose en outre à la suppression de l'aide à l'exploitation dans les points nodaux à compter de cette année. "L'économie réalisée doit être répartie sur l'ensemble des manutentions éligibles". En conclusion, son président rappelle que les pouvoirs publics ont investi 288 millions d'euros pour le lancement de l'autoroute ferroviaire Atlantique, "une technique qui ne représente que 2 % du fret ferroviaire"...
40.000 semi-remorques en moins sur les routes
En 2013, le transport combiné ferroviaire a progressé de 16 %, soit la circulation de 800 trains supplémentaires retirant près de 40.000 semi-remorques sur les routes. "Cette progression est comparable à l'activité de l'autoroute ferroviaire, ce qui témoigne qu'il existe un réel potentiel de développement pour nos entreprises sachant que le transport combiné rail-route représente déjà 30 % du fret ferroviaire en France".