Ligne régulière : transitaires et chargeurs veulent sortir de la "prise d'otage tarifaire"

Dans le secteur de la ligne régulière conteneurisée, l'envolée des taux de fret ainsi que la pénurie d'équipements angoissent lourdement le monde des transitaires et des chargeurs. La réglementation européenne est montrée du doigt.
Flambée des taux de fret spot, annonces régulières de surcharges diverses, forte baisse du nombre de conteneurs vides disponibles dans le monde… Alors que beaucoup d'opérateurs mondiaux de la ligne régulière publient pour 2020 des résultats bénéficiaires, les chargeurs et les commissionnaires de transport manifestent leur inquiétude sur les dérives du marché sur fond de crise sanitaire. Et ils le font savoir. Ils se demandent combien durera notamment le phénomène inflationniste.

Thomas Assemat, le directeur Import de Bolloré Logistics, a souligné la notion de "prise d'otage tarifaire" qui régit le marché lors d'un webinaire organisé par le Club Apex (le club des entreprises de l'international), avec le Syndicat des transitaires de Marseille-Fos (STM) et TLF Overseas. Il rappelle que pour acheminer un conteneur de 40 pieds il faut aujourd'hui débourser 12.000 dollars américains alors que seulement 250 USD étaient nécessaires il y a quelques années.

Le manque de sévérité de la réglementation européenne montrée du doigt

Camille Contamine, déléguée aux affaires maritimes de TLF Overseas, qui s'exprimait lors d'une visioconférence avec le Syndicat des Transitaires de Marseille Fos (STM), avec Bolloré Logistics pour grand témoin, a souligné qu'après avoir fait part du problème de "prise d'otage tarifaire" auprès de la direction générale de la Concurrence, les associations de chargeurs et de transitaires semblent être restées sur leur faim. "La réglementation européenne manque de sévérité en comparaison à la réglementation américaine", a-t-elle reproché à Bruxelles. Et d'ajouter que la seule réponse a consisté à proposer de nouer avec les opérateurs "un dialogue, une approche commune".

Jean-Pierre Vial, responsable des solutions maritimes et aériennes chez Bolloré Logistics, redoute le manque de solutions. "Avec le risque inflationniste des prochains mois, on pourrait se trouver dans une impasse. Il va falloir demander des règles strictes et des fourchettes de prix pour l'an prochain". Selon Stéphane Salvetat, le président du Syndicat des transitaires de STM, la réponse apportée par la profession est plus concrète. "De nombreux transitaires achètent des conteneurs. D'autres affrètent des navires". Car selon lui, "il faut savoir trouver des solutions logistiques ou financières à ces problèmes qui risquent de durer" encore quelques mois.

Une écoute de la Commission européenne

Du côté de TLF Overseas, Camille Contamine ne perd pas espoir pour autant. "Nous sommes écoutés par la Commission européenne", estime-t-elle. Au STM, Stéphane Salvetat demande qu'une commission parlementaire se penche sur le problème. Il faut savoir garder en mémoire qu'en juillet 2020, la fulgurante montée des taux de fret sur le transpacifique avaient incité les clients chinois à porter plainte auprès de leur ministère des Transports. Celui-ci avait réagi en envoyant un courrier aux armateurs concernés. Aux États-Unis, le département de la Justice avait rouvert un dossier fermé quelques mois plus tôt.

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