Marseille-Fos : premier semestre plombé mais maintien du cap

Après un début d'année fortement perturbé par les grèves et le coronavirus, Marseille-Fos accuse une baisse de 15 % de son trafic semestriel. Le port, qui entrevoit la reprise, assure qu'il poursuivra les investissements prévus pour cette année.
Après "six mois de crise sur sept" de décembre à juin, l'activité du Grand Port maritime de Marseille-Fos (GPMM) a subi un coup d'arrêt important au cours du premier semestre, avec une baisse de 15 % de son trafic de marchandises, à 33,6 millions de tonnes au lieu de 39,5 Mt.
Alors que "l'on avait terminé 2019 très positivement, du moins jusqu'à fin novembre", rappelle le directeur général de l'établissement Hervé Martel, les mouvements sociaux liés au projet de réforme des retraites avaient amoindri les volumes, avec quinze journées de grève dans les ports français entre le 5 décembre et le 6 février.
La crise du Covid-19 a achevé de plomber l'activité d'un port qui est resté "totalement opérationnel", dans un mode dégradé suffisant pour traiter les 18 escales quotidiennes au lieu de 25 en temps normal. Il est acquis que le trafic annuel sera le moins bon de la dernière décennie.

Signes de retour à la normale

"Suivant l'évolution de la production et de la consommation mondiale", le trafic conteneurisé a diminué de 14 % en tonnage au cours des six premiers mois. En nombre de boîtes, la baisse est de 17 %, à 617.105 EVP alors que la croissance de ce segment était de 6 % jusqu'en novembre 2019.
Les marchandises diverses dans leur ensemble ont perdu 15 % de leur volume, à 8,7 Mt, et le flux de véhicules à l'import comme à l'export à chuté de 23 % du fait de l'arrêt des ventes.
S'il se garde bien de s'avancer sur un "rebond", Hervé Martel avoue percevoir un "frémissement" de l'activité. Il évoque des indications sur le fait que "les porte-conteneurs partent pleins de Chine" et des effets qui "commencent à se faire sentir sur le port de Marseille".
C'est le cas aussi pour les vracs liquides, globalement en baisse de 13 % sur six mois pour quelque 20 Mt, et qui se reprennent avec le retour de la consommation et des déplacements, notamment les importations de brut et de produits raffinés. Les résultats sont disparates puisque les biocarburants et le GNL (+ 2 %) se sont bien comportés de janvier à juin.
S'agissant des vracs solides, l'excellente campagne céréalière, qui a augmenté de 21 % les vracs agroalimentaires, a permis de limiter la baisse globale à 1 %. Ce ne sera probablement pas le cas l'année prochaine. Le trafic lié à l'activité sidérurgique a, lui, chuté de 25 %, ArcelorMittal Fos ayant arrêté l'un de ses deux hauts-fourneaux le 23 mars.

Le passager à l'arrêt

C'est bien sûr l'activité passagers qui a le plus pâti des mesures sanitaires, avec l'arrêt total de la plupart des liaisons. Malgré quelques escales imprévues de paquebots bloqués en mer, le nombre de croisiéristes accueillis à Marseille a baissé de 84%, soit quelque 128.000 passagers contre 800.000 en 2019 à ce moment de l'année. Les liaisons en ferry avec la Corse et le Maghreb, qui génèrent un trafic annuel de 1,25 million de passagers par an, ont diminué de 59 % (environ 162.000 voyageurs) et le trafic avec l'Algérie n'a toujours pas repris.
Sur les six premiers mois de l'année 2020, un total de 291.000 passagers sont passés par le port de Marseille qui en avait accueilli environ 1,2 million au premier semestre et 3 millions sur toute l'année 2019.

Responsabilité et incitations commerciales

D'un point de vue financier, Hervé Martel s'attend à une diminution d'environ 20 % du chiffres d'affaires, qui pourrait passer "de 170 à 135 millions d'euros". Il se félicite que la "situation financière saine" de l'établissement lui permette d'envisager sereinement la reprise : "dans la situation d'il y a dix ans, ça n'aurait pas tenu", avance-t-il.
Pour la direction du GPMM, qui évoque sa responsabilité vis-à-vis des entreprises locales, cette solidité lui permet de maintenir la plupart des investissements pour l'année en cours – 57 millions d'euros sur les 70 prévus initialement –, simplement en augmentant ses emprunts, "de 10-20 millions à 25-35".

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