2010 avait été une bonne année pour le Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB) qui avait eu l'opportunité d'approvisionner quelques raffineries françaises à l'occasion des 33 jours de grève qui avait notamment bloqué l'activité pétrolière dans le port de Marseille et paralysé certains dépôts, rappelle Christophe Masson, le président du directoire. Quant au trafic conteneur, il a enregistré une progression de 11 %.
Selon la direction du port girondin, les importations, qui se sont élevées à 6,02 Mt, ont enregistré ainsi un repli de 4,3 % suite à la baisse de 5,4 % des entrées de produits raffinés.
Selon la direction du port girondin, les importations, qui se sont élevées à 6,02 Mt, ont enregistré ainsi un repli de 4,3 % suite à la baisse de 5,4 % des entrées de produits raffinés.
"La chimie pèse lourd dans l'évolution du port"
La reprise du secteur de la construction a permis une progression de 13,6 % des importations de granulats. M. Masson espère pour ce secteur rester sur la lancée cette année avec les chantiers importants de l'agglomération bordelaise.
Pour leur part, les graines oléagineuses enregistrent une hausse de pas moins de 55,5 %, avec près de 200.000 tonnes à l'import.
Par ailleurs, les trafics liés à la chimie ont continué leur progression, avec les importations de sel (en hausse de 25 %) mais aussi de méthanol (+ 15,3 %) et de butadiène (+ 16 %), confortant, selon la direction du port, «l'importance de cette filière pour le développement du port de Bordeaux mais aussi pour l'Aquitaine».
De leur côté, les engrais manufacturés ont enregistré une baisse de 35,7 % qui fait suite, selon l'établissement, au "redémarrage de la production de l'usine Yara et qui profite cependant aux importations d'ammoniac (en hausse de 25,6 %), composant de base pour la production d'engrais". Les exportations, en recul de 3 %, représentent 2,36 Mt en 2011.
Côté céréales, les efforts de diversification sur le blé se sont maintenus, malgré la fin des chargements en direction de l'Égypte. Le port a cependant continué de fournir le marché européen et d'Afrique du Nord, avec un tonnage céréales quasiment équivalent à 2010.
Les trafics industriels tels que la ferraille (+ 98,3 %) et la terre réfractaire (+ 21,7 %) ont enregistré de bonnes performances, de même que les graines (+ 5,4 %), les tourteaux (+ 44 %) et les huiles (+ 69,7 %). Ces deux derniers trafics ont permis en effet de compenser la baisse de 70.000 tonnes des biocarburants qui ont baissé de 47,3 %. Une chute qui, selon le GPMB, est liée à "l'évolution du marché et la concurrence des biocarburants de deuxième génération, fabriqués à partir d'huiles usagées".
Progression de 11 % pour le conteneur
Quant au trafic conteneur, avec 60.511 EVP, soit une progression de près de 11 %, il est, d'après la direction du port girondin, un des trois meilleurs jamais enregistrés au plan local. Christophe Masson attribue cette croissance au trafic qu'ont généré MSC avec ses 27.706 EVP (en hausse de près de 18 %) et CMA CGM, avec 32.805 EVP (en augmentation de 5,5 %). De son côté, le trafic Airbus a poursuivi sa progression annuelle en 2011 avec une hausse de 23,5 % (entrées et sorties).
Le GPMB, qui n'a achevé l'entrée en vigueur effective de la réforme portuaire qu'en septembre dernier, vise pour 2012 un retour à un trafic autour de 8,7 Mt, soit l'équivalent à 2010. En matière d'investissements, le port verra sous peu la concrétisation de la première phase du terminal de Grattequina. Selon M. Masson, ces installations permettront dans un premier temps d'opérer des colis lourds puis de traiter des granulats en provenance notamment d'Europe du Nord destinés aux grands projets locaux et régionaux (travaux de dragage, LGV Sud Europe Atlantique, etc.).
Le président du directoire du GPMB, fraîchement installé dans ses locaux du site de Bacalan, indique que des travaux de dragage complémentaires sont prévus afin de pouvoir accueillir pendant 80 à 90 % des marées des navires d'un tirant d'eau de 14,5 m.