Un syndicat des transitaires Marseille-Lyon en gestation

Delphine Chouin et Stéphane Salvetat, STM

Delphine Chouin et Stéphane Salvetat ont été réélus présidents du STM jusqu’en 2026.

Crédit photo ©NBC
Le syndicat des transitaires de Marseille-Fos va s’étirer jusqu’en Rhône-Alpes en 2024. L’annonce a été faite le 5 avril, à l’issue de l’assemblée générale annuelle du syndicat professionnel, qui a réélu à la coprésidence le tandem Delphine Chouin et Stéphane Salvetat.

À quelques heures de l'opération « Ports Morts » à l'appel de la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT (FNPD), l’assemblée générale du syndicat des transitaires de Marseille-Fos, qui s'est tenue le 5 avril au Château de la Pioline dans les Bouches-du-Rhône, a inévitablement abordé les impacts des grèves perlées des dockers depuis des mois et le manque de visibilité qui pèse sur leur propre organisation.

« Le STM est très inquiet quant aux conséquences d’un tel mouvement qui s’inscrit dans une situation internationale très compliquée », rappelle le duo à la présidence, Stéphane Salvetat et Delphine Chouin, réélus pour un nouveau mandat de deux ans.

« Nous représentons le fret et nous sommes pris au piège d’une relation bloquée entre la FNPD et le gouvernement », font-ils valoir, inquiets de voir la logistique française rétrogradée en deuxième division.

D'autant que parallélement, les compagnies de la ligne régulière réorganisent leurs services via le cap de Bonne Espérance pour éviter la zone de la mer Rouge, en proie aux attaques des Houthis, et opèrent des arbitrages entre les ports desservis par les navires mères ou les feeders. « Nous risquons de voir les navires-mères quitter l’escale de Fos ou celle du Havre », s’inquiète Delphine Chouin.

Mauvais signal

Pour les transitaires, c'est un mauvais signal alors que les zones portuaires de l’Hexagone, qui disposent de foncier, attirent les industriels. La France se prépare par ailleurs à accueillir les Jeux Olympiques, rappelle François Daniel Daniel, délégué général d’Union TLF Overseas dont le STM est adhérent. En outre, « nous savons qu’en 2024, l’activité économique ne sera pas bonne », alertent-ils.

« Le début d’année a été difficile pour les flux conteneurisés et le trafic roulier. Marseille-Fos a subi des retards de navires en début d’année », confirme Rémi Julien, président du directoire de MGI. Avec ce nouveau préavis de grève, « nous ne savons pas si le conflit sera limité à une journée ou se prolongera, ce qui pose des difficultés d’organisation ».

Un rapprochement avec les transitaires rhônalpins

Parmi les grands sujets abordés lors de l'AG, la nécessité d’avancer sur la ligne 400 000 volts à Fos pour décarboner l’industrie et la création d’un grand syndicat des transitaires de Marseille-Lyon cette année, notamment pour s'aligner sur « les orientations prises par le Conseil de coordination interportuaire et logistique de l’axe Méditerranée-Rhône Saône ».

Les transitaires rhônalpins ne sont pas organisés en syndicat professionnel. « De nombreux sièges sociaux possèdent des filiales ou établissements à Marseille, à l’image de Fatton ou de Clasquin », précisent les coprésidents.

Statut de « chargeur connu »

Parmi les sujets techniques et réglementaires liés au transport aérien, le STM a pointé du doigt l’application depuis le 1er avril, en avance de phase par la France, d’un règlement européen opposable à compter d’octobre qui concerne les fûts de parfums de 25 litres de Grasse.

« Les chargeurs utilisant ces fûts devront obtenir le statut de "chargeur connu" par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Faute d’agrément, leur transport sera interdit avec pour conséquence un risque d’évasion de ces trafics de la France vers des zones aéroportuaires plus tolérantes », soulignent les présidents du STM.

À quelques semaines des élections européennes

L'Union TLF, qui siège au Medef, a pour sa part les échéances européennes dans le viseur. « Il nous faut instaurer une logistique européenne compétitive, organiser une planification de la décarbonation du transport tout en veillant à ce que la réglementation européenne ne soit pas une entrave aux flux import/export. Le code douanier européen est interprété différemment selon les États créant des déséquilibres au Nord de l’Europe », explique Joël Glusman, président de TLF Overseas. Le rendez-vous avec les candidats aux européennes a été fixé au 18 avril.

Nathalie Bureau du Colombier
 

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