
Jérôme Ferrier, président de l'AFG, et Jean-Marc Roué, président du BP2S © BP2S
Sur les quatre paquebots de croisière commandés le 15 juin par le groupe américain Carnival aux chantiers Meyer Werft de Papenburg en Allemagne et de Turku en Finlande, deux seront propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL). Une première au regard de leur taille et leur capacité jusqu'à 6.600 passagers ! "Compte tenu de sa flexibilité en termes de transport et de stockage, sa disponibilité avec plus cent ans de réserve et ses qualités environnementales, le développement du GNL dans les transports de marchandises et de personnes, flotte maritime de service incluse, est certain", selon Jérôme Ferrier. Pour le président de l'Agence française du gaz (AFG), ce "développement assuré" suppose toutefois une mobilisation des acteurs économiques "autour de la promotion du GNL dans les transports". L'échec du projet Pegasus porté par STX et Brittany Ferries encore frais, "il est stratégique que tous les acteurs concernés par la chaîne du gaz aient un discours commun, et évitent d'avancer en ordre dispersé", rejoint Jean-Marc Roué, président du Bureau de promotion du shortsea shipping (BP2S). À la veille de la COP21 à Paris en décembre, il est temps d'affûter les messages pour peser sur les décisions industrielles et politiques, s'accordent les deux présidents.
Densifier la distribution
Aujourd'hui, on recense 63 navires propulsés au GNL en opération et 76 en commande. Le gros des livraisons passées et à venir est destiné aux marchés du shortsea, porte-conteneurs, méthaniers et flotte de service, précise le BP2S. "Dans l'immédiat, il est impossible de souter en GNL en France sauf à l'aide de citernes mobiles", pointe Jean-Marc Roué. L'accès fiable à un réseau de distribution de gaz carburant demeure le principal frein du gaz dans l'Hexagone à ses yeux. "Le GNL représente un tiers du gaz consommé dans le monde dont 75 % en Asie.
Densifier la distribution
Aujourd'hui, on recense 63 navires propulsés au GNL en opération et 76 en commande. Le gros des livraisons passées et à venir est destiné aux marchés du shortsea, porte-conteneurs, méthaniers et flotte de service, précise le BP2S. "Dans l'immédiat, il est impossible de souter en GNL en France sauf à l'aide de citernes mobiles", pointe Jean-Marc Roué. L'accès fiable à un réseau de distribution de gaz carburant demeure le principal frein du gaz dans l'Hexagone à ses yeux. "Le GNL représente un tiers du gaz consommé dans le monde dont 75 % en Asie.
"Définir sans attendre une stratégie nationale consacrée aux infrastructures de distribution"
Sans compter les oléoducs, on recense 110 terminaux méthaniers portuaires en Europe dont trois en France et quatre fin 2015 avec l'ouverture du terminal de Dunkerque. La flotte mondiale de navires méthaniers compte en outre 421 unités en opération", confirme Jérôme Ferrier. "Il faut aujourd'hui définir une stratégie nationale de déploiement d'infrastructures de distribution à cinq ans et au-delà, en ligne avec les objectifs de la directive européenne n° 2014-94 sur les énergies alternatives".
Enjeux maritimes
Dans le shortsea, Jean-Marc Roué plaide pour un déploiement dans les ports le plus rapide possible. Depuis le 1er janvier 2015, la teneur en soufre des carburants marins dans les zones ECA est limitée à 0,1 %. "Et elle sera limitée à 0,5 % dans toutes les eaux européennes d'ici 2020". Pour l'heure, la majorité des compagnies maritimes change de carburant, passant de HFO au MGO, soit du diesel, selon les zones traversées. "L'écart de prix entre le HFO et le MGO était de 40 % au 1er janvier 2015. Il est de 70 % actuellement. Cette solution n'est donc pas viable économiquement, tandis que la fiabilité des scrubbers, coûteux par ailleurs, est perfectible". Dans ce contexte, le GNL est présenté comme la seule solution énergétique de transition dans le maritime... et de plus en plus dans le transport routier et la voie d'eau.