Cosco ne connaît pas la crise

Le troisième armement conteneurisé mondial a présenté fin août des résultats qui contrastent avec ceux de ses homologues. Et ce d’autant qu’il est directement exposé aux tensions entre Pékin et Washington.
Imperturbable… Cosco n’est déstabilisé en rien. Ni ses résultats financiers, ni ses volumes des six premiers mois de l’année ne portent (ou presque) les stigmates des joutes géopolitiques entre les deux géants de la planète, la Chine et les États-Unis. Le troisième transporteur maritime mondial de conteneurs, avec 2,95 millions d'EVP et 12,6 % de la capacité mondiale, a réalisé un premier semestre "très" rentable (si les subventions publiques reçues de 230 millions de dollars n’ont pas été incluses).
Après une perte nette de 22 millions pour la même période l'an dernier, il affiche cette fois un bénéfice de 206 millions. Ses revenus ont augmenté de 63 %, à quelque 10 milliards de dollars. L’armement chinois le doit en grande partie à l’intégration de l’ex-compagnie hongkongaise OOCL, qui est consolidée dans ses comptes depuis août 2018). Cette dernière a enregistré, pour sa part, un bénéfice de 64 millions de dollars au premier semestre 2019 pour ses activités de transport maritime de conteneurs.

OOCL fait bondir les volumes de 40 %

Les volumes consolidés ont augmenté de près de 40 % pour atteindre 12,5 M EVP, dont 9,1 M EVP pour Cosco seul dont la croissance est molle, à 2 %. Les deux grands marchés intercontinentaux desservis par le groupe chinois ont progressé d'au moins 50 % si l'on prend en compte le trafic d'OOCL : + 60 % sur les liaisons Asie-Europe et + 53 % sur le transpacifique. Quant aux routes intra-asiatiques, elles explosent par le seul apport d'OOCL (+ 67 %, à 3,85 M EVP).
À périmètre constant (Cosco seul), la baisse des volumes sur le transpacifique (- 11 %, 2,23 M EVP) a été compensée par une augmentation de 14 % sur l'Asie-Europe et de 20 % sur ses autres marchés internationaux, dont l'Amérique latine, l'Afrique et le marché transatlantique. Les routes intra-asiatiques ont progressé timidement de 2 % alors que le trafic domestique chinois a été (étrangement) à la peine (- 2,7 %, à 2,75 M EVP).
Le revenu moyen par conteneur a augmenté de 14 % pour atteindre 746 dollars. Et, divine surprise, il s’affiche néanmoins à 1.242 USD par conteneur (+ 10 %) sur le marché transpacifique, pourtant fragilisé. Les autres routes restent également lucratives pour l'armateur chinois (+ 13 %, 1.059 USD).

Bons résultats de la manutention

Pour la filiale portuaire Cosco Shipping Ports, l’année fut également bonne, avec plus de 8 M EVP manutentionnés. Le troisième ou sixième opérateur mondial, selon les classements, exploitait et gérait, au 31 mars, 285 terminaux dans 37 ports dans le monde, dont 194 dédiés aux conteneurs avec une capacité de manutention annuelle de 108 M EVP.
À l’étranger, l’actif précieux demeure Le Pirée (+ 21 % en volume, 2,57 M EVP). La société qui exploite le Piraeus Container Terminal a enregistré un bénéfice sur le premier semestre de 15,24 M USD (contre 13,64 M USD pour la période correspondante de 2018) et un chiffre d'affaires de 127,95 M USD (+ 14,8 % en glissement annuel). Le port grec est porté par les escales d’Ocean Alliance et de THE Alliance.
Lors de la conférence de presse des résultats semestriels le 29 août à Hong Kong, Zhang Wei, son PDG a confirmé que Cosco Shipping avait commandé 45 scrubbers pour ses porte-conteneurs. La compagnie, qui vient de prendre livraison de son dernier 13.800 EVP alors que les ultimes 21.000 EVP sont attendus dans les prochains jours, a indiqué qu’il ne prévoyait pas de commander des 25.000 EVP.

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