Cuivre, palladium et arabica : matières premières gagnantes de l'année 2019

Le cuivre, le palladium et le café arabica figurent parmi les vedettes de l'année 2019 sur le marché des matières premières, portées par l'apaisement des tensions commerciales et des facteurs locaux favorables aux cours.
Les signes d'une conclusion prochaine d'un accord commercial partiel entre la Chine et les États-Unis ont notamment permis aux matières premières industrielles de finir l'année sur une note positive.
Le cuivre, utilisé pour la confection de circuits électriques, qui servent ensuite dans l'immobilier, l'automobile ou encore l'électroménager, atteignait 6.211 dollars la tonne vendredi 27 décembre, contre 5.986,50 à la clôture un an auparavant, le 27 décembre 2018. Il a même dépassé la barre des 6.600 dollars au cours de la première moitié de 2019, avec un plus haut annuel à 6.608,50 dollars le 17 avril. Le regain de santé du métal rouge reflète celui des autres matières premières cotées au London Metal Exchange et illustre leur dépendance à la croissance de la Chine, qui les engloutit en sa qualité de premier importateur mondial.
Le palladium, utilisé à 85 % dans l'industrie automobile, a quant à lui grimpé de moitié en 2019 et atteint un plus haut historique le 17 décembre à 2.000,35 dollars l'once, un niveau que même l'or n'a jamais atteint. La situation de pénurie qu'il connaît, qui pousse les prix vers le haut, "est alimentée par une demande robuste qui devrait atteindre un nouveau record cette année", a souligné Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank, malgré des ventes de véhicules neufs qui stagnent ou déclinent aux États-Unis, en Chine et en Europe de l'Ouest. Outre la guerre commerciale sino-américaine, les matières premières fluctuent au rythme de données propres à leurs marchés, qu'elles soient réglementaires, sociales ou encore climatiques. "Les réglementations plus strictes en matière d'émissions en Chine, qui nécessiteront une utilisation accrue du palladium", ont ainsi soutenu son cours, a ajouté Carsten Fritsch.

"Le cuivre reste dépendant de la situation politique de ses principaux pays producteurs"

Celui du cuivre reste, de son côté, dépendant de la situation politique de ses principaux pays producteurs, comme le Chili, qui extrait presque un tiers de la production mondiale et a connu en 2019 une explosion de colère sociale, avec de violentes manifestations et des pillages. Les acteurs du marché ont donc suivi avec attention les grèves au sein de la compagnie nationale Codelco car tout ralentissement de la production pèse immédiatement sur l'offre mondiale et est de nature à soutenir les prix.
Le cours de l'arabica, variété de café principalement cultivée en Amérique du Sud, a quant à lui bénéficié d'une baisse de la production attendue pour la saison 2019-2020. Cette chute, de 2,7 % selon l'Organisation internationale du café, plombe l'offre et profite aux cours. Elle est liée aux contraintes du cycle de l'arbuste, dont la floraison – et par conséquent la productivité – est moins intense une année sur deux, ainsi qu'à de mauvaises conditions météorologiques à certains moments-clés du développement de la plante au Brésil, premier producteur mondial. La hausse de la monnaie brésilienne face au dollar a également contribué au soutien des cours. Quand le réal est fort, cela rend les exportateurs brésiliens moins enclins à vendre leur café vu qu'ils en tirent un bénéfice moins élevé dans leur monnaie locale. Sur le Liffe de Londres, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 131,90 cents vendredi, contre à peine plus de 100 cents un an plus tôt. Elle reste cependant loin du pic atteint en octobre 2014 à 225,50 cents, ou de mai 2011 lorsqu'elle avait dépassé les 300 cents.
L'or, classée dans les matières premières mais dont le comportement de marché s'apparente davantage à une monnaie, a connu en 2019 sa plus forte hausse annuelle depuis 2010, grimpant d'environ 18 %. "Il est évident que l'aversion pour le risque a dominé les marchés pendant la majeure partie de 2019", a commenté Han Tan, analyste pour FXTM. Frileux en raison du ralentissement économique mondial, les investisseurs se sont massivement tournés vers les valeurs refuge comme le métal précieux. À l'inverse des matières premières industrielles, ce sont en effet "les inquiétudes sur le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine" qui ont porté l'or à des sommets, toujours selon Han Tan, dont un plus haut depuis avril 2013 à 1.557,11 dollars atteint le 4 septembre.

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