Haropa Port investit 256 millions d'euros en 2022

Coup de neuf sur les infrastructures, la transition énergétique et le report modal. Haropa Port prévoit des investissements de 1,3 milliard d’euros sur l’axe Seine d’ici 2025, dont 256 millions pour la seule année 2022.
"Une période d’investissements exceptionnelle", résume Sonia Kucybala, directrice de la maîtrise d'ouvrage à Haropa Port. Les projets "nombreux et ambitieux" d’aménagement et de réaménagement d’infrastructures sur le port du Havre avaient été annoncés en mars 2018, lors du conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre, pour un montant de plus de 600 millions d’euros.

Mais depuis, c’est 1,3 milliard d’euros qui a été inscrit dans le projet stratégique 2020-2025 d'Haropa Port, puis 1,4 milliard programmé lors du Comité interministériel de la mer (Cimer) sur la période 2020-2027, dont 256 millions pour la seule année 2022, quand la moyenne s’élevait jusque-là à hauteur de 95 millions d’euros par an.

Le gros morceau : l'extension de Port 2000

État, région, Europe, Communauté urbaine et Ville, ont apporté leur écot à ces investissements financés à 50 % par Haropa Port, 25 % en subventions publiques, 25 % par emprunt. Car il s’agit de "pérenniser le niveau d’activités des ports et d’accompagner la transition énergétique", souligne l'établissement. Le plus gros chantier est l’extension de Port 2000, qui vise à "répondre à la croissance attendue des trafics de conteneurs et améliorer sa position concurrentielle au sein de son hinterland".

Lancé il y a deux ans, il absorbe à lui seul 154,5 millions d’euros. La construction d’un mur de quai de 700 mètres en paroi moulée pour deux nouveaux postes à quai et les travaux de dragages pour accueillir des porte-conteneurs d’un tirant d’eau de 17 mètres, en toutes conditions de marées, sont achevés.

Reste la pose d’une protection anti-affouillement au pied du nouveau linéaire de quai. Fin 2022, seront ainsi livrés à l’opérateur retenu, la Générale de manutention portuaire (GMP), les quais ainsi que le terre-plein nu de 42 hectares, pour une mise en service prévue d’ici 2025. Il s’agira ensuite de prolonger les murs de conteneurs, de finaliser la desserte routière et de raccorder au réseau ferré national les futurs postes à quai de Port 2000 : cette desserte ferroviaire comprendra 3,5 kilomètres de voies et son chantier ferroviaire de quatre faisceaux, pour un montant total de 10 millions d’euros. Un appel d’offres sera lancé en 2023.

Fin des aménagements pour Siemens Gamesa

L’autre gros chantier d’ouvrages maritimes est lié à l’éolien. Le port du Havre a converti une quarantaine d’hectares pour celle nouvelle filière industrielle et la production d’énergie renouvelable : l’usine de Siemens Gamesa fournira cinq des six parcs éoliens offshore français déjà attribués, Saint-Brieuc et Fécamp d’abord, puis Dieppe-Le Tréport, Yeu-Noirmoutier et Courseulles-sur-Mer. Investissement total : 150 millions d’euros. "Les délais sont tenus", souligne Sonia Kucybala.

Les derniers travaux portent sur le renforcement des infrastructures destinées à "accueillir des charges de dimensions et poids exceptionnels que sont les composants d’une éolienne offshore" : près de 100 mètres de long pour des pales et 800 tonnes pour les colis lourds. Au programme, d’ici mars 2023 : création d’une rampe roro, renforcement de quais, réalisation de 400 mètres de quai dédiés à l’accueil des navires jack-up et au support de charges jusqu’à 25 tonnes au mètre carré, contre quatre précédemment.  

La chatière encore et toujours à l'ordre du jour

Enfin, le gros chantier havrais est celui de la chatière, 124 millions d’euros, réclamée depuis longtemps par les acteurs de la place. Les études techniques du futur accès fluvial direct à Port 2000 sont bouclées, des études environnementales restent à finaliser, Haropa Port est "dans la phase d’autorisations administratives" et une enquête publique est prévue d’ici fin 2022. Les travaux pour construire la digue de 1.800 mètres de long et son chenal devraient durer deux ans.

Ailleurs, d’autres chantiers sont programmés. Ainsi, en Île-de-France, la plateforme multimodale dédiée au BTP Port Seine Métropole Ouest (PSMO), sur 100 hectares (122 millions d’euros d’investissements d’ici 2040), comme dans la circonscription de Rouen, l’extension du quai du terminal de Radicatel (17,2 millions d’euros) et la modernisation des ouvrages portuaires (50 millions d’euros). Dans le même temps, Haropa Port poursuit le maintien en état du patrimoine, avec des travaux de rénovation des écluses et des ponts.

L’autre volet des investissements est consacré à la transition écologique. "Les investissements sont croissants avec 16 % alloués à l’accompagnement écologique contre 11,8 % en 2021", rappelle Haropa Port. Ce sont 152 millions d’euros, dont 71 millions d’euros de l’État, qui sont ainsi dédiés au verdissement des ports dans le cadre du plan de relance.

Enfin, l’électrification des quais est lancée : au Havre, un appel d’offres est en cours pour la mise en œuvre d’ici 2025 d’un système d’alimentation électrique pour les paquebots en escale au terminal croisière (20 millions d’euros), les études démarrent pour l’électrification des terminaux à conteneurs Nord (8 millions d’euros) d’ici 2026 et celle de Port 2000 à horizon 2028. Treize bornes sont déjà en service sur l’axe Seine, pour le branchement des unités fluviales, 91 au final seront installées, pour 9 millions d’euros.

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