Longtemps espérée, la première liaison en roulier devrait être finalement lancée par La Méridionale. La compagnie marseillaise possède quatre navires aujourd’hui : le "Kalliste" et le "Piana", alignés sur la Corse, le "Girolata" dont la charte-partie avec GNV s’achève mi-octobre et le "Pelagos" (ex-"Liverpool Seaways") acquis pour 30,6 M EUR auprès de DFDS et entré en flotte en mai dernier. "Après études de marché, nous avons décidé de positionner le "Girolata" et le "Pelagos" sur une nouvelle ligne ropax entre Marseille et Tanger avec une fréquence de trois rotations par semaine", confie Stanislas Lemor, président-directeur général de Stef, la maison-mère de la compagnie.
Le lancement d'un telle liaison est périlleux. CMA CGM avait tenté l'aventure en octobre 2017, avant de suspendre son service trois mois plus tard, faute de trafic. La liaison, exclusivement réservée au fret, n'avait pas été suivie à l'époque par les transporteurs routiers.
Le lancement d'un telle liaison est périlleux. CMA CGM avait tenté l'aventure en octobre 2017, avant de suspendre son service trois mois plus tard, faute de trafic. La liaison, exclusivement réservée au fret, n'avait pas été suivie à l'époque par les transporteurs routiers.
"Une alternative pertinente et sûre au trajet routier via Algésiras"
Sans report du contrat d'affrètement du "Girolata" avec GNV, ce service débuterait fin octobre ou début novembre. "Entre Marseille et Tanger, il n’existe pas de ligne ropax. La traversée de 36 heures et la fréquence élevée proposée constituent une alternative pertinente et sûre au trajet 100 % routier via Algésiras pour les chargeurs et les transporteurs routiers. Nos études montrent qu’il existe un marché passagers, notamment l’été, et fret à l’import comme à l’export". La ligne serait à l'équilibre dès 2021 avec un objectif de parts de marché sur les flux Grand Sud de la France-Tanger de l’ordre de 5 % dans le fret et de 2 % dans le passager.
Une année très difficile
En difficultés sur sa desserte historique de la Corse, La Méridionale est à la recherche d'un second souffle. Lors de la présentation de ses résultats annuels 2019 en mars dernier, Stef avait prévenu que 2020 serait "difficile et complexe" pour sa filiale maritime. Le bilan semestriel commenté par Stanislas Lemor le 4 septembre a confirmé ces craintes.
Pour le patron du groupe Stef, "La Méridionale a cumulé les effets négatifs : mouvement social d’une vingtaine de jours en janvier, réduction du périmètre d’activités sur Propriano et Porto-Vecchio, baisse des fréquences imposée pendant le confinement et suspension de mars à juin de la charte de frètement du "Girolata" par GNV en raison de la crise sanitaire". À 23 millions d’euros (M EUR), le chiffre d’affaires semestriel de la compagnie s'est contracté de 56 %. Le nombre de voyages opérés a baissé de 57 %, le trafic passagers a chuté de 72 % et le fret a perdu 80 % de ses volumes. Quant à son résultat opérationnel, il est passé d’un bénéfice d’un million d’euros à une perte de 16 M EUR.