La SNCF officialise ses lourdes pertes du premier semestre

La crise sanitaire qui a suivi la grève contre a réforme des retraites a mis le groupe public au tapis pour ce premier semestre. il réduit ses investissements en conséquences.
Touchée successivement par la grève contre la réforme des retraites et la crise du coronavirus, la SNCF a subi une lourde perte au premier semestre, jouant aux équilibristes entre incertitudes et "reconquête" des passagers en attendant une aide de l'État.
Le groupe public a publié le 30 juillet une perte nette de 2,4 milliards d'euros, contre un modeste bénéfice net de 20 millions sur les six premiers mois de 2019. "Avant la grève, le groupe SNCF avait relativement sécurisé ses fondamentaux", avec une meilleure performance opérationnelle et "une nette amélioration" de ses finances, a rappelé le directeur financier, Laurent Trévisani. Mais la grève en décembre et janvier lui a fait perdre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, avant que le coronavirus ne mette quasiment ses TGV à l'arrêt au printemps.  
Le chiffre d'affaires de la SNCF a reculé de 21 % à 14,1 milliards d'euros au premier semestre. Le manque à gagner dû à la fin de la grève en janvier est presque négligeable (275 millions) par rapport au trou creusé par la crise sanitaire (3,9 milliards).

Geodis résiste

Si Geodis a résisté avec un chiffre d'affaires en très légère progression de 0,3 %, les autres composantes du groupe public ont vu fondre leurs revenus : - 37 % pour SNCF Voyageurs (TGV, TER et banlieue parisienne), - 12% pour Keolis (transports publics), - 20 % pour le fret et – 20 % pour SNCF Réseau.
La grève, la crise sanitaire et le confinement ont fait baisser la fréquentation de 50 % dans les TER par rapport au premier semestre 2019, et de 55 % dans les TGV dont la SNCF tire habituellement ses bénéfices. Seul février a connu une tendance positive. La marge opérationnelle de la SNCF a été divisée par 21 en un an, à 136 millions d'euros.

Un plan d'action exceptionnel

Pour limiter les dégâts, la direction a lancé un "plan d'action exceptionnel et volontariste" pour dégager 1,8 milliard d'euros d'économies sur l'année (dont 1,1 milliard sur le premier semestre). Il comprend notamment des mesures pour réduire les coûts "sans toucher à l'effectif de production", de même que le report ou l'abandon de certains projets. Le groupe a ainsi renoncé à environ 10 % des 5 milliards d'investissements qu'il devait autofinancer cette année, ne gardant "que les investissements qui sont strictement indispensables et correspondant à ses priorités stratégiques", selon M. Trévisani.
Pour l'heure, la fréquentation est toujours d'environ 20 % inférieure à la normale. La SNCF a lancé un "plan d'action commerciale" avec des petits prix "pour faire revenir le loisir dans le TGV". Elle va également s'intéresser au fret ferroviaire, dans le cadre du plan de soutien que prépare le gouvernement.

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