Au Parlement européen, la commission du commerce international a défendu la banane des Outre-Mer, en adoptant lundi 26 septembre un amendement. Dans le cadre de l'accord de libre-échange UE/Pérou, Colombie, Équateur, la commission du commerce international du Parlement européen a voté un amendement déposé par quatre députés des Régions ultrapériphériques (RUP, nom donné aux Outre-Mer de l'Union européenne) visant au "déclenchement automatique d'une clause de sauvegarde" pour la banane ultramarine, a indiqué le député européen Younous Omarjee (PC).
"Déclenchement automatique d'une clause de sauvegarde"
"La question des clauses de sauvegarde pour les productions des RUP, et de leur déclenchement automatique en cas de dépassement des volumes d’importations concédés à taux réduits pour un nombre croissant de pays, fait partie d’une des lignes de défense majeure des RUP dans les accords commerciaux de libre-échange", a-t-il expliqué.
Le député européen Louis-Joseph Manscour (PS) a rappelé que l'Équateur, gros producteur de bananes, "négocie actuellement avec l’Union européenne un tarif douanier à la baisse pour exporter ses bananes au sein du marché communautaire".
Mieux protéger les régions ultrapériphériques
Mais "la commission du commerce international du Parlement européen s’est exprimée en faveur d’une modification du règlement sur le mécanisme de stabilisation pour la banane, créé lors des négociations commerciales entre l'UE et les pays de la Communauté andine (Colombie, Équateur et Pérou), et ce, afin de mieux protéger les producteurs de bananes des régions ultrapériphériques".
"Nous refusons que la Commission européenne jette en pâture nos producteurs d’Outre-Mer face à la concurrence internationale", a dit Louis-Joseph Manscour. "Nous demandons un renforcement des mesures protectrices existantes face à ces gros producteurs de bananes, qui ne respectent pas les normes sociales et environnementales européennes et par conséquent bénéficient de coûts de productions dérisoires comparés à la banane antillaise."
Le mécanisme de stabilisation prévoyait "de pénaliser certains pays producteurs de bananes d'Amérique latine, qui auraient dépassé leurs seuils d’exportation sur le marché communautaire", mais il n'a "jamais été appliqué", a précisé le député européen PS Emmanuel Maurel.
Avec ce vote, "le Parlement souhaite que le tarif préférentiel concédé aux pays Andins soit automatiquement suspendu, dès que les importations de bananes en provenance de ces pays dépassent un certain seuil", a-t-il ajouté.