Le terminal multi-vracs du port de Cherbourg intéresse des repreneurs

Trois repreneurs se sont déjà manifestés pour exploiter le terminal multi-vracs de Cherbourg, après la décision de Louis-Dreyfus Armateurs de quitter le port normand. La place sera vacante au 31 décembre prochain.
Le trafic annuel visé était de 4 millions de tonnes. 264.000 tonnes de charbon ont été traitées en 2013. Alors, quatre ans après avoir ouvert le terminal multi-vracs de Cherbourg (Manche), sur un site offshore et onshore, Louis Dreyfus Armateurs (LDA) a décidé de se retirer. La société estime utiliser aujourd'hui moins de 10 % de la capacité du terminal et avoir perdu de 12 à 13 millions d'euros en cinq ans. De son côté, le directeur du syndicat mixte des Ports normands associés (PNA), Jean-Michel Sévin, affiche son optimisme : "Nous ne sommes pas désespérés, d’autant que trois groupes nous ont déjà contactés. Les repreneurs s’intéressent à Cherbourg, pour ses conditions d’accès nautique et ses capacités d’accueil de navires panamax à pleine charge".

Un hub d’éclatement vers la France et l’Europe

Quand LDA s’est implanté sur le port de Cherbourg en 2008, quai des Flamands, il s’agissait d’ouvrir un terminal dédié de vrac sec, offshore et onshore, pour développer le transbordement du charbon. Les cargaisons importées d’Amérique du Sud et d’Afrique par gros vraquiers devaient être déchargées sur des barges en rade, ensuite stockées sur le terminal pour être réexpédiées vers les îles britanniques par barges ou caboteurs. Le charbon qui contribue alors pour plus de 70 % à la production d’électricité en Grande-Bretagne transite alors par les terminaux de Rotterdam et Terneuzen aux Pays-Bas.
Mais les oppositions et les procédures administratives (deux enquêtes d'utilité publique) ont retardé le projet. Quand le terminal charbonnier de six hectares est mis en service, fin 2010, le contexte économique a changé. Concurrence du gaz, redevenu compétitif, effondrement des achats britanniques : l’activité ne décolle pas. Partenaire au sein de SAS Cherbourg terminal vrac, la Chambre de commerce et d'industrie Cherbourg-Cotentin jette l’éponge en 2011 et se désengage de la gestion du terminal. LDA en reprend la totalité de l'actionnariat, suspend les installations offshore (grue flottante et barges). Fin 2012, une liaison fluviale régulière Cherbourg-Paris démarre : la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) a choisi le port pour décharger à Gennevilliers le charbon destiné à alimenter son réseau de chaleur. Une rotation est assurée tous les 4,5 jours par le navire fluvio-maritime "Amanda". L’activité est complétée par du coke de pétrole importé du Venezuela et destiné aux Pays-de-la-Loire, ainsi que du sel australien utilisé pour le déneigement des routes et dans l’industrie chimique. "Nous souhaitons faire de Cherbourg un hub d’éclatement vers la France et l’Europe", assure LDA, en avril 2013.
Mais le contrat avec la CPCU n’est pas reconduit, le trafic de charbon est à 60.000 tonnes, à fin septembre 2014. En attendant de signer une autorisation d’occupation temporaire (AOT) du domaine public maritime pour la reprise du terminal vrac, Jean-Michel Sévin croit en une relance de ce trafic, diversifié. PNA mise aussi sur les énergies marines renouvelables (EMR). Allongement du quai achevé fin 2014, suivi de l'extension de 40 hectares de terre-pleins : Cherbourg verra les premières usines de mâts et pales pour les éoliennes offshore du parc de Courseulles-sur-Mer se construire début 2015.

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