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Au lendemain de la publication des rapports Bianco et Auxiette sur la réforme et la gouvernance du système ferroviaire français, la Fnaut dresse un bilan mitigé. Si la création d'un gestionnaire d'infrastructures unifié (GIU) est confirmée dans le premier et croise ses attentes, il est néanmoins épinglé pour "son flou, ses lacunes et la complexité de certaines de ses propositions". Pointé en particulier dans le rapport Bianco, le manque de précision "sur l'autonomie, stratégique et comptable, du futur GIU par rapport à la SNCF.
"C'est à l’État de désendetter le système ferroviaire"
Un rapprochement entre RFF et la SNCF ne doit pas se traduire par le retour à une pensée unique, à l'abandon des innovations introduites par RFF, et à de nouvelles entraves à la concurrence". Critiquée également, l'absence de suggestions sur l'augmentation de la productivité et de la qualité de service de l'entreprise ferroviaire nationale, ainsi que sur l'alternative proposée dans le fret, le wagon isolé en particulier, par les opérateurs ferroviaires de proximité (OFP). Conditions de rééquilibrage de la concurrence entre les modes, préparation à l'ouverture du marché dans le voyageur, représentation des clients du rail dans le GIU sont d'autres lacunes relevées par la Fnaut. Laquelle rejette en outre le financement du futur gestionnaire unifié par les "bénéfices" de la SNCF. Cette piste "l'inciterait à rechercher davantage d'économies à court terme par des transferts sur route de services voyageurs et fret, et déboucherait sur une réduction de la consistance du réseau ferré. C'est à l’État de désendetter le système ferroviaire comme l'a fait l'Allemagne en 1994" via "une fiscalité écologique reflétant une politique multimodale des transports". La fédération s'interroge enfin sur la création d'un "Haut comité des parties prenantes alors que l'Araf pourrait être renforcée".
Approche fret insuffisante
Plus clément, l'avis rendu sur le rapport Auxiette sur la gouvernance ferroviaire et le rôle notamment des collectivités territoriales regrette toutefois que "le transport local de fret ne soit pas abordé" à travers les OFP. La mise à l'écart de délégation de service public pour l'exploitation des trains régionaux (TER) et interrégionaux (Intercités) dans le but de stimuler la concurrence, ainsi que du transfert des compétences transport des départements aux régions y est critiquée. Au chapitre toujours du transport de voyageurs, la Fnaut s'oppose à "la liberté tarifaire totale des régions" proposée. "Cette liberté ne peut que déboucher sur une simple hausse des tarifs" à la différence d'une "cohérence nationale" défendue par la fédération.