La guerre en Ukraine a un peu plus perturbé les flux logistiques déjà bouleversés -et renchéris- par la pandémie… Pour Arthur Barillas, directeur général du commissionnaire de transport Ovrsea, entre l'Europe et l'Asie, le conflit a arrêté les relations ferroviaires par le Transsibérien et rallongé les liaisons aériennes.
S'ajoutent la "morosité économique" provoquée par cette guerre et des perturbations très importantes créées par la résurgence du Covid-19 en Chine. "Shanghai est à l'arrêt depuis huit semaines, et c'est ça qui pose énormément de problèmes", souligne-t-il.
Concrètement, le port de la métropole chinoise, le leader mondial, reste ouvert. "Le problème est plutôt situé au niveau des usines". En amont, plus ou moins à l'arrêt, celles-ci n'arrivent pas à trouver des matières premières, ont des problèmes d'acheminement des marchandises...
"Comme les fournisseurs chinois ne produisent plus, ou plus assez, la demande pour le transport de marchandises a chuté en sortie de Shanghai", poursuit le dirigeant de la start-up Ovrsea (filiale du groupe Bolloré).
Conséquence, les armateurs "s'adaptent au fait qu'il y a moins de demande" et ont supprimé un tiers de leurs rotations.
L'offre a moins baissé que la demande et les prix du transport maritime ont (enfin) baissé, relève Arthur Barillas. De 3.000 dollars environ pour transporter un conteneur de 40 pieds entre l'Asie vers l'Europe avant la crise sanitaire, on était monté à 15.000 dollars, avant de redescendre autour de 12.000.
Vers une nouvelle hausse de la demande
Mais cette embellie n'est que saisonnière, selon lui. D'autant qu'à ses yeux Shanghai commence à se déconfiner.
"Ce qu'on anticipe, c'est que la situation va se normaliser pendant les quatre prochaines semaines. Petit à petit, les usines vont reprendre leur production, et surtout le transport routier va fonctionner plus efficacement, ce qui va ré-entraîner une forte augmentation des activités portuaires", expose-t-il. Avec, à attendre, selon lui, une forte "demande en juin-juillet" et "une nouvelle tension du marché", d'autant que les mois d'été (qualifiés de "peak season") sont traditionnellement forts en raison de la préparation des fêtes de fin d'année.
"Les taux de fret vont arrêter de baisser et augmenter à nouveau au troisième trimestre", prévoit le commissionnaire de transport, sans aller jusqu'à faire des pronostics chiffrés.
"Shanghai est une sorte de thermomètre du commerce international", détaille-t-il. Selon lui, "les activités vont reprendre à plein, ce qui va re-déclencher une dynamique haussière des taux de fret, une contraction de l'espace disponible sur les navires en raison de la plus forte demande (...) et beaucoup de congestion dans les ports". Et d'ajouter : "Plus le déconfinement de Shanghai sera progressif, plus la tension sera forte cet été !"
S'ajoutent la "morosité économique" provoquée par cette guerre et des perturbations très importantes créées par la résurgence du Covid-19 en Chine. "Shanghai est à l'arrêt depuis huit semaines, et c'est ça qui pose énormément de problèmes", souligne-t-il.
Concrètement, le port de la métropole chinoise, le leader mondial, reste ouvert. "Le problème est plutôt situé au niveau des usines". En amont, plus ou moins à l'arrêt, celles-ci n'arrivent pas à trouver des matières premières, ont des problèmes d'acheminement des marchandises...
"Comme les fournisseurs chinois ne produisent plus, ou plus assez, la demande pour le transport de marchandises a chuté en sortie de Shanghai", poursuit le dirigeant de la start-up Ovrsea (filiale du groupe Bolloré).
Conséquence, les armateurs "s'adaptent au fait qu'il y a moins de demande" et ont supprimé un tiers de leurs rotations.
L'offre a moins baissé que la demande et les prix du transport maritime ont (enfin) baissé, relève Arthur Barillas. De 3.000 dollars environ pour transporter un conteneur de 40 pieds entre l'Asie vers l'Europe avant la crise sanitaire, on était monté à 15.000 dollars, avant de redescendre autour de 12.000.
Vers une nouvelle hausse de la demande
Mais cette embellie n'est que saisonnière, selon lui. D'autant qu'à ses yeux Shanghai commence à se déconfiner.
"Ce qu'on anticipe, c'est que la situation va se normaliser pendant les quatre prochaines semaines. Petit à petit, les usines vont reprendre leur production, et surtout le transport routier va fonctionner plus efficacement, ce qui va ré-entraîner une forte augmentation des activités portuaires", expose-t-il. Avec, à attendre, selon lui, une forte "demande en juin-juillet" et "une nouvelle tension du marché", d'autant que les mois d'été (qualifiés de "peak season") sont traditionnellement forts en raison de la préparation des fêtes de fin d'année.
"Les taux de fret vont arrêter de baisser et augmenter à nouveau au troisième trimestre", prévoit le commissionnaire de transport, sans aller jusqu'à faire des pronostics chiffrés.
"Shanghai est une sorte de thermomètre du commerce international", détaille-t-il. Selon lui, "les activités vont reprendre à plein, ce qui va re-déclencher une dynamique haussière des taux de fret, une contraction de l'espace disponible sur les navires en raison de la plus forte demande (...) et beaucoup de congestion dans les ports". Et d'ajouter : "Plus le déconfinement de Shanghai sera progressif, plus la tension sera forte cet été !"
Une pression attendue en 2023 avec les nouvelles normes
Plus généralement, Ovrsea table sur des taux de fret encore hauts jusqu'en 2023, puis "une décrue progressive à partir de 2024".
On ne peut de toute façon pas tabler tout de suite sur une hausse des capacités des compagnies maritimes. Car les nouveaux navires commandés par les armateurs ne seront pas mis à flot avant le premier semestre 2023, avance Arthur Barillas.
En outre, les nouvelles normes entrant en vigueur le 1er janvier 2023 pour limiter les émissions de gaz toxiques "vont mettre une pression très forte sur les capacités", prévient-il. Seuls 55 % de la flotte mondiale sont aux futures normes, et certains vieux navires qui avaient été remis à l'eau pour répondre à la demande ces derniers mois ne pourront plus naviguer.
"Ça va être un joyeux bazar cet été et à la rentrée", avec un effet inflationniste à attendre, résume le dirigeant. La flambée des coûts logistiques a déjà fait passer ce poste de 1 à 7 % du chiffre d'affaires d'un de ses clients du CAC40, remarque-t-il pour donner un ordre d'idées.