
Stéphane Guggino et Jacques Gounon, délégué général et président de l’association Transalpine © Érick Demangeon
Depuis son arrivée au pouvoir en Italie, la coalition "anti-système" composée du Mouvement cinq étoiles et de la Ligue du Nord s’est déclarée pour une "rediscussion" du projet Lyon-Turin. Cette position est notamment défendue par Danilo Toninelli, son nouveau ministre des Infrastructures et des Transports issu des rangs du Mouvement cinq étoiles. Pour ses partisans français rassemblés au sein de l’association Transalpine, "plusieurs obstacles se dressent sur le chemin d’un hypothétique arrêt". À commencer par le président de la République italien qui "dispose de pouvoirs importants pour faire respecter la Constitution et les traités internationaux". Lors d’un point d’étape tenu à Paris le 14 juin, le président de la Transalpine, Jacques Gounon, estime en outre "qu’au stade d’avancement du projet, un arrêt pourrait coûter aussi cher à l’Italie que d’aller jusqu’au bout". Pour plus de 2 milliards d’euros, il cite notamment "le remboursement à la France et à l’Union européenne des sommes engagées et les pénalités pour rupture de contrat avec les entreprises".
Coût réévalué à la baisse
Composée d’un tunnel de base sous les Alpes de 57,5 km et de voies d’accès sur les territoires français et italiens, la liaison ferroviaire Lyon-Turin représente un investissement de 18,3 milliards d’euros, selon les dernières estimations réalisées par la Transalpine. Sur ce volume, 8,4 milliards d’euros sont à la charge de la France. Confirmée lors du sommet franco-italien du 27 septembre 2017, la date d’ouverture du tunnel de base est fixée à 2030 pour un coût de 8,6 milliards d’euros financé à 40 % par l’Europe, 35 % par l’Italie et 25 % par la France.
Coût réévalué à la baisse
Composée d’un tunnel de base sous les Alpes de 57,5 km et de voies d’accès sur les territoires français et italiens, la liaison ferroviaire Lyon-Turin représente un investissement de 18,3 milliards d’euros, selon les dernières estimations réalisées par la Transalpine. Sur ce volume, 8,4 milliards d’euros sont à la charge de la France. Confirmée lors du sommet franco-italien du 27 septembre 2017, la date d’ouverture du tunnel de base est fixée à 2030 pour un coût de 8,6 milliards d’euros financé à 40 % par l’Europe, 35 % par l’Italie et 25 % par la France.
"Un coût total estimé à 18,3 milliards d’euros dont 8,4 milliards à la charge de la France"
S’inspirant de la démarche italienne, la Transalpine dont sont membres les ports de Marseille et de Barcelone estime que le coût d’investissement des voies d’accès à aménager sur le territoire national pourrait être divisé par deux. Soit 3,85 milliards d’euros "grâce à un phasage plus sobre du tracé permettant de ne retenir que les infrastructures essentielles".
Vigilance vis-à-vis de la future "LOM"
C’est sur cette base que Jacques Gounon demande l’inscription du projet Lyon-Turin dans la future Loi d’orientation sur les mobilités (LOM) annoncée en septembre. "La LOM doit sécuriser également le plan de financement de la part française au tunnel de base et réaffirmer la volonté de l’État d’articuler son calendrier avec celui des voies d’accès françaises". Le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (rapport "Duron") réalisé pour préparer la LOM et sa programmation de financement des infrastructures recommande en effet de repousser le début des travaux de ces voies d’accès au-delà de 2038.
Report modal
Chaînon manquant du corridor ferroviaire méditerranéen reliant la péninsule Ibérique à l’Europe centrale et demain l’Asie via les Nouvelles Routes de la soie, la liaison Lyon-Turin se substituerait au passage par le mont Cenis. Datant de 1870, "cette ligne est inadaptée aux exigences modernes de transport avec des surcoûts d’exploitation jusqu’à 40 %". En conséquence, 92 % des échanges de marchandises entre la France et l’Italie empruntent la route aujourd’hui, soit 2,8 millions de poids lourds par an, en croissance de 12 % depuis 2013. "Avec le Lyon-Turin, l’objectif est de passer la barre des 40 % de marchandises transportées par le rail entre la France et l’Italie, soit un report modal d’un million de camions chaque année", déclare Jacques Gounon.