Fidèle à sa raison d’être – s’offrir un temps d’arrêt deux jours par an pour réfléchir à l’avenir des ports français et promouvoir l’innovation portuaire – cette édition 2018 n’a pas abusé le visiteur. Celui-ci aura été abreuvé sur à peu près tous les enjeux sur lesquels les ports sont bien contraints d’avancer à la hussarde, compte tenu "d’une conjoncture économique complètement erratique", dira Paul Tourret, directeur de l’Isemar, dans son introduction en forme de bréviaire et version décapante.
Au sud, la coopération large
L’événement a fait la part belle aux solutions qui doivent rendre les ports plus "efficients", non seulement plus frugales et moins énergivores (Dunkerque avec le branchement à quai et le soutage au GNL), mais plus encore actives parties prenantes à l’indépendance énergétique de leur territoire en apportant de nouvelles sources énergies (EMR à Brest), vertueux dès la conception des ouvrages marins (durabilité, réduction des nuisances…) et inventifs dans la valorisation des sédiments.
Il fut aussi question de coopération interportuaire (association d’une vingtaine de ports méditerranéens, à l’initiative de Marseille avec le soutien de Toulon) pour rendre plus visible la Méditerranée sur les tracés entre l’Europe et la Chine, ou d’expérience intégrée pour offrir aux investisseurs un point d’entrée unique (création d’une société portuaire autour de Brest et Roscoff en 2019, avec pour actionnaires, la CCI, le Conseil régional de Bretagne et la métropole brestoise). Il s’est aussi agi des dynamiques entreprises ici et là pour construire son hinterland, qu’il soit subi, transfrontalier ou à partager.
La gouvernance revient sur le tapis
Tout "hub d’innovation" qu’il soit, le rendez-vous annuel n’a pas occulté les grands mouvements structurants qui traversent l’économie portuaire et les angles morts du système. La désindustrialisation portuaire, la fin annoncée du "shoot" aux hydrocarbures – en somme, tout ce qui fonde les ressources portuaires – rend le modèle économique plus qu’incertain. D’autant que l’instabilité fiscale et budgétaire rend difficile le financement des investissements, dont le rythme devrait pourtant être soutenu. "Urgente est en tout cas la transformation du modèle dont on sent qu’à terme qu’il peut être menacé", ne cachera pas Nicolas Trift, de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM).
Au sud, la coopération large
L’événement a fait la part belle aux solutions qui doivent rendre les ports plus "efficients", non seulement plus frugales et moins énergivores (Dunkerque avec le branchement à quai et le soutage au GNL), mais plus encore actives parties prenantes à l’indépendance énergétique de leur territoire en apportant de nouvelles sources énergies (EMR à Brest), vertueux dès la conception des ouvrages marins (durabilité, réduction des nuisances…) et inventifs dans la valorisation des sédiments.
Il fut aussi question de coopération interportuaire (association d’une vingtaine de ports méditerranéens, à l’initiative de Marseille avec le soutien de Toulon) pour rendre plus visible la Méditerranée sur les tracés entre l’Europe et la Chine, ou d’expérience intégrée pour offrir aux investisseurs un point d’entrée unique (création d’une société portuaire autour de Brest et Roscoff en 2019, avec pour actionnaires, la CCI, le Conseil régional de Bretagne et la métropole brestoise). Il s’est aussi agi des dynamiques entreprises ici et là pour construire son hinterland, qu’il soit subi, transfrontalier ou à partager.
La gouvernance revient sur le tapis
Tout "hub d’innovation" qu’il soit, le rendez-vous annuel n’a pas occulté les grands mouvements structurants qui traversent l’économie portuaire et les angles morts du système. La désindustrialisation portuaire, la fin annoncée du "shoot" aux hydrocarbures – en somme, tout ce qui fonde les ressources portuaires – rend le modèle économique plus qu’incertain. D’autant que l’instabilité fiscale et budgétaire rend difficile le financement des investissements, dont le rythme devrait pourtant être soutenu. "Urgente est en tout cas la transformation du modèle dont on sent qu’à terme qu’il peut être menacé", ne cachera pas Nicolas Trift, de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM).
"Il n’y a pas de déterminisme organique sur la question de la gouvernance portuaire"
Inévitablement, quand on parle de vision prospective et d’ambition portuaire, les questions de gouvernance ne sont jamais très loin, d’autant que le Premier ministre, Édouard Philippe, les a embarquées depuis son célébrissime discours de novembre 2017 lors des Assises de l'économie de la mer, au cours duquel il a profilé sa stratégie pour relancer la compétitivité des ports français notamment via une stratégie d’axes et de façades maritimes.
"Il n’y a pas de déterminisme organique sur la question de la gouvernance", détaillera Paul Tourret, incomparable dans un exercice de "y’a qu’à, faut qu’on", et qui a décliné une version du schéma portuaire idéal : "un deal entre l’État et les collectivités laissant à l’une cohérence nationale et aux autres les leviers du développement".
Quoi qu’il en soit, conclut le directeur de l'Isemar, "on est capable d’avoir 25 modèles de gouvernance portuaire en France aujourd’hui, dont aucun ne fonctionne, on peut donc bien essayer des choses nouvelles".