Une enquête va être menée par les autorités du Sri Lanka sur la façon dont le feu s'était déclenché le 20 mai à bord d'un porte-conteneurs qui transportait notamment 25 tonnes d'acide nitrique et du matériel plastique d'emballage. Le plus gros de la pollution provient pour l'instant de millions de granulés de polyéthylène destinés à l'industrie de l'emballage déversés en mer et sur les plages par huit conteneurs tombés à l'eau. La pollution touche une zone d'environ 80 km le long de la côte autour de Colombo, une région de plages touristiques, de zones de pêche en eaux peu profondes et d'écosystèmes fragiles de mangroves et de lagons.
"La pollution probablement la plus importante de notre histoire"
Si l'incendie à bord du navire de 186 m de long est maintenant sous contrôle, il a fragilisé sa structure. "Il va falloir quelques jours de plus pour l'éteindre complètement", a reconnu le vice-amiral Nishantha Ulugetenne, tout en estimant qu'il n'y avait plus de danger que le porte-conteneurs se brise et relâche en mer non seulement son combustible mais aussi sa cargaison de 278 tonnes de fioul de soute et 50 tonnes de gasoil marin.
L'Autorité de protection de l'environnement marin (Mepa) qui avait parlé le 29 mai de "pollution probablement la plus importante de notre histoire", a annoncé le lendemain avoir rencontré le ministre de la Justice pour préparer l'action contre l'armateur et les compagnies d'assurance. "Nous avons examiné les détails et nous attaquerons en justice les responsables", a déclaré la président du Mepa Dharshani Lahandapura à Colombo, soulignant toutefois que l'évaluation des dommages prendrait du temps.
Les marins interrogés
Le "X-Press Pearl" porte-conteneurs immatriculé à Singapour, se rendait du Gujarat en Inde, à Colombo, lorsqu'un incendie s'est déclaré à bord. La semaine dernière, les autorités ont affirmé qu'elles pensaient que l'incendie avait été provoqué par une fuite d'acide nitrique dont l'équipage avait connaissance depuis le 11 mai. Les 25 membres d'équipage, qui ont déjà été évacués, ont été interrogés le 31 mai dans le cadre de l'enquête ouverte par le Mepa, a annoncé la police.
"Le capitaine et l'équipage sont en quarantaine (après la détection de cas de Covid-19 à bord, NDLR) mais les autorités sanitaires nous ont dit que nous pouvions les interroger", a déclaré le porte-parole de la police Ajith Rohana. "Nous avons également envoyé pour analyse des échantillons d'eau de mer polluée et des débris brûlés du bateau", a-t-il ajouté. Et il n'est pas question que le navire soit remorqué hors des eaux sri-lankaises tant que les experts n'auront pas pu l'examiner, a-t-il encore souligné.
Les autorités et l'opérateur du navire ont eux aussi indiqué que l'incendie se poursuivait, mais qu'il était sous contrôle. Le propriétaire du navire, X-Press Feeders, affirme que sa coque est intacte et que ses réservoirs de carburants ne sont pas touchés. L'essentiel de la cargaison qui incluait 25 tonnes d'acide nitrique, de la soude caustique, des lubrifiants et d'autres produits chimiques, semble avoir été détruit par les flammes, selon les autorités.