CMA CGM déploie des capacités et accorde une remise sur les conteneurs

L'armateur français enfile les annonces. CMA CGM positionne trois navires supplémentaires qui desserviront Marseille, Le Havre et Dunkerque entre décembre 2021 et février 2022. Sur le front ouest-américain, il propose une solution pour réduire l'engorgement portuaire sous la forme d'une remise, jusqu'à 200 $ par conteneur.

Le marché français serait-il à son tour gagné par la fièvre consumériste à l’instar de ce qui se passe outre-Atlantique depuis des mois ou s’agit-il d’un effet d’« achats paniques » en anticipation d’une rupture de stocks ? Toujours est-il que CMA CGM renforce la desserte de la France en mettant sur le marché 30 000 EVP supplémentaires au moyen de trois extra-loaders de 9 000 EVP exclusivement dédiés à l’Hexagone. Aussi vite annoncés, aussi vite chargés à plein.  

L’an dernier à la même époque, il avait déjà dû procéder à des renforts en affrétant deux extra-loaders entre l’Asie et l’Europe d’une capacité de 9 000 EVP. Le Havre avait alors bénéficié d’une escale import hebdomadaire supplémentaire sur sa ligne emblématique FAL 1 entre l’Asie et l’Europe avec le CMA CGM Antoine de Saint-Exupéry. En parallèle, le service FAL 3 avait assuré une escale hebdomadaire export au Havre, à destination de la mer Rouge, du golfe Persique et de l’Asie.  

Cette fois, trois navires, non initialement prévus par les programmes, vont desservir Marseille (une escale a déjà été effectuée le 26 novembre par le CMA CGM Titan), Dunkerque et le Havre (qui sera desservi par le navire le 3 décembre). Ils connecteront directement les ports français depuis les destinations chinoises. Le CMA CGM Titan sera relayé par le APL Le Havre (photo), puis par le APL Gwangyang

L’armateur de porte-conteneurs revendique son sens national à l’égard du marché français. Il rappelle qu’il y a proposé plus de 900 EVP supplémentaires d’allocation d’espace par semaine depuis l’Asie par rapport à 2020, a (ré)intégré le Havre dans la rotation du FAL 1, en complément de Dunkerque, déjà desservi, les deux ports étant touchés les derniers grands de 23 000 EVP au GNL. Des 15 000 EVP doivent par ailleurs supplanter des 11 000 EVP sur la ligne Asie-Méditerranée qui touche Marseille-Fos. 

 Autre front portuaire 

Sur un autre front portuaire, celui-là américain où l’armateur français y est particulièrement introduit, la compagnie française est à l’initiative d’une autre proposition visant à soulager la chaîne et les chargeurs. La compagnie offre une remise aux importateurs américains qui récupèreraient leurs conteneurs en merchant haulage dans « l’ensemble des terminaux à Los Angeles et Long Beach » (et donc pas exclusivement dans ceux où il est partie prenante) au cours des huit premiers jours suivant leur déchargement. La ristourne peut aller jusqu'à 200 $ par conteneur, à savoir 100 $ par conteneur pour une collecte de jour du lundi au vendredi et 200 $ par conteneur pour une collecte de nuit et pendant les week-end (sous pression de l’administration de Joe Biden, les ports de la Californie du sud ont convenu une organisation du travail en 24h/14 et 7j/7 mais qui doit être discutée avec des partenaires sociaux pour le moins réticents).

Ce programme entrera en vigueur le 1er décembre pour une durée de 90 jours. « C’est une mesure inédite visant à compenser les coûts liés aux tensions sur les chaînes d'approvisionnement », fait valoir l’entreprise. Une mesure qui pourrait lui coûter 22 M$.

Vers le marché américain, le transporteur français a également renforcé sa desserte en y allouant 14 navires supplémentaires et en multipliant par cinq le nombre de châssis disponibles depuis le début de la pandémie. Il entend encore accroître ses capacités de 16 % depuis et vers les États-Unis au cours des prochains mois. 

Taxe de séjour

Alors que CMA CGM pratique le rabais, les ports jumeaux de Los Angeles/Long Beach, principales portes d’entrée américaines pour les marchandises conteneurisées, entendent remédier à l’inquiétante congestion des terminaux ouest-américains en émettant une taxe de séjour sur les conteneurs (Container Dwell Fee). Elle devait entrer en vigueur le 1er novembre mais à été reportée à plusieurs reprises pour être désormais fixée au 6 décembre.  

Il avait été prévu que soient facturés100 $ pour chaque conteneur par jour, de façon graduelle (200 $ pour le deuxième jour, 300 $ pour le troisième), à partir d’une certaine durée dans le port, et suivant un traitement différencié selon qu’ils soient évacués par la route ou par le rail.

Le 12 novembre, 40 700 boîtes jonchaient les quais depuis plus de neuf jours dans les deux ports alors qu’ils étaient au nombre de 59 800 le 9 novembre. La seule menace a déjà eu un effet dissuasif.  

Adeline Descamps

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15