Les navires-refuges pour accueillir des Ukrainiens se multiplient

À compter du 29 mars, Corsica Linea mettra à disposition des services de l’État son ferry Méditerranée pour héberger pendant deux mois à Marseille des ressortissants ukrainiens. Selon un décompte de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de quatre millions de personnes ont fui l’Ukraine. Le geste de la compagnie française n’est pas isolé. Le groupe Carnival a proposé quelques paquebots à cet usage.

C’est une drôle d’époque. Les navires désarmés intègrent un rôle qui n’est pas dans leur vocation initiale sauf quand ils sont réquisitionnés en cas de force majeure. Il y encore quelques mois, en pleine crise sanitaire, certains – notamment les paquebots assignés à quai par la pandémie –, avaient été proposés pour un usage d’hôpitaux flottants. Cette fois, ils deviennent des centres d’hébergement. Il y aurait, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de quatre millions de personnes ayant fui l’Ukraine en raison du conflit avec la Russie. Quelque 26 000 ressortissants ukrainiens sont arrivés en France, selon les statistiques officielles, pour lesquels il faut trouver des solutions de relogement. 

Le ferry-hôtel sera amarré au poste 82

Corsica Linea a signé le 23 mars une convention avec la préfecture des Bouches-du-Rhône qui prévoit, « pour répondre à l’urgence sanitaire », la mise à disposition pour deux mois de son ferry Méditerranée d’une capacité de 2 800 passagers. Le ro-pax, qui opère normalement des liaisons directes depuis Marseille vers l’Algérie, sera amarré au poste 82 dans les bassins Est du port phocéen, où il hébergera jusqu’à 1 600 personnes dès le 29 mars ainsi que des services « visant à favoriser l’intégration des populations accueillies » : scolarisation, garde des enfants, formations, mise en relation avec des employeurs, mise à disposition d’équipements numériques... Le navire retrouvera son emploi originel le 25 juin. 

Cette opération, financée par le ministère de l’Intérieur, a largement mobilisé, les collectivités locales mais aussi le Grand Port maritime de Marseille et les acteurs économiques locaux (Medef, CCI et le Club Top 20, qui fédère les grands comptes du territoire). 

Carnival, Costa, et d’autres

Cette initiative fait écho à d’autres. Le groupe Carnival, qui a une tradition d’accueil de victimes de catastrophes naturelles et qui avait proposé ses paquebots en pleine crise sanitaire, a renouvelé son offre de services en proposant notamment le Costa Magica au gouvernement italien « pour l'accueil des réfugiés ukrainiens si le nombre d'arrivées en Italie devait augmenter dans les semaines à venir en raison de la prolongation du conflit », a indiqué Costa dans un communiqué. L'Italie aurait actuellement quelque 65 000 Ukrainiens sur son sol.

Désarmé en raison de la crise sanitaire, actuellement ancré au large de La Spezia, en Italie, le paquebot, d’une capacité de 2 700 personnes avec 857 cabines extérieures et 500 cabines intérieures, n’a pas encore repris le service. Il devrait être transféré cette année à Carnival Cruise Line. 

Des navires convertis en salles de classe

La compagnie néerlandaise de croisières fluviales AmaWaterways a accueilli ses premiers réfugiés ukrainiens à bord de l'un de ses navires à quai à Amsterdam. Deux de ses bateaux fluviaux sont amarrés l'un à côté de l'autre pour fournir un hébergement temporaire et des services de restauration aux réfugiés qui arrivent aux Pays-Bas.  

L'armateur polonais Polferries, dont le pays accueille en Europe le plus grand nombre de réfugiés, a pour sa part offert le transport gratuit vers la Suède pour les citoyens ukrainiens, y compris motorisés. Plus de 6 000 migrants en ont déjà bénéficié.  

Certains États, comme l’Estonie, qui doit pallier au relogement de plus de 22 000 personnes déplacées, dont 40 % d'enfants, a lancé un appel d'offres auprès des compagnies maritimes en fixant la date limite des soumissions au 21 mars. Elle recherchait des navires capables d'accueillir 2 000 à 3 000 personnes, estimant que les paquebots offrent des solutions plus pratiques que les hôtels (où se trouvent 6 000 personnes en attente d’un logement) et ont en outre les espaces nécessaires pour loger des salles de classe.  

Adeline Descamps

 

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