Michel Segain, Umep : « Il y a un désintérêt flagrant de l’État pour les ports »

 

À l’occasion de son assemblée générale le 25 septembre,  l’Union maritime et portuaire du Havre s’impatiente, se désespérant de voir la stratégie maritime et portuaire ambitieuse promise par le gouvernement prendre forme. Le plan de relance et la question de la gouvernance des ports n’ont pas non plus échappé à ses radars.

Il y a un semblant d’agacement au sein de l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep). « Il y a un désintérêt flagrant de l’État pour les ports », pose d’emblée Michel Segain, son président. « Le plan de relance s’élève à 100 Md€ dont 40 milliards apportés par l’Union européenne. Sur cette enveloppe, 200 M€ sont consacrés au verdissement des ports en France. Si on fait un parallèle, et je n’ai rien contre, le plan vélo a bénéficié d’une somme similaire. Une enveloppe de 200 M€ pour les ports français, c’est tout de même peu… » Dans sa déconvenue, Michel Segain note cependant une avancée, à savoir la place non négligeable octroyée par l’État aux transports massifiés. « Cela tombe bien pour Le Havre où la part modale fer et fleuve ne représentent que 13 %. » 

Pour le représentant des métiers portuaires, le préalable à toute stratégie nationale maritime et portuaire reste la problématique de la gouvernance. « En effet, si l’État continue d’ignorer les partenaires privés locaux des ports en ne les mettant pas dans le cœur du réacteur avec un droit de vote délibératoire, nous irons à l’échec. »

Michel Segain se dit hostile à une éventuelle décision étatique qui consisterait à faire un « copier-coller » du système actuel. « Nous ne comprenons pas pourquoi l’État s’obstine à ne pas vouloir mettre les Unions maritimes et portuaires dans la gouvernance. Si rien ne change, nous irons dans le mur », insiste-t-il.

Pavé dans la mare

L’Umep a toujours soutenu que la présence des unions maritimes et portuaires serait une garante, évitant, de par leur fonctionnement, l’écueil des conflits d’intérêts. Si l’État persevère à les ignorer, signifie-t-il, le président de l’Umep et de l’UMPF n’excluent pas d’intervenir directement auprès du gouvernement en fin d’année pour « mettre un pavé dans la mare » et avancer des propositions qui pour l’instant ne sont pas dévoilées.  

Pour relancer une dynamique qui aujourd’hui fait défaut dans la plupart des ports, Michel Segain estime par ailleurs qu’il est impératif qu’un pacte social soit signé. Une démarche est actuellement en cours sous l’impulsion, entre autres, de l’Unim présidée par Christian de Tinguy. Cette charte, qui devrait en principe être signée prochainement, vise à rendre plus sereins les clients des ports français, selon le président de l’Umep.

Jacques Laurent

 

 

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