« La réponse à la colère des travailleurs. Le retrait », annonce sans ambages le dernier communiqué de la Fédération nationale des Ports et Docks, qui rejette toujours massivement cette « réforme injuste et injustifiée malgré les efforts de la majorité, d'une droite plus que conciliante avec celle-ci ».
Le projet de réforme des retraites se débat actuellement au Sénat, où le très contesté article 7 (1 327 amendements déposés) sur le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a été approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi 9 mars par 201 voix pour et 115 voix contre.
Les sénateurs ont jusqu’au dimanche 12 mars pour boucler l’examen du projet de loi lui-même. Pour ce faire, le président du Sénat, Gérard Larcher, et le chef des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, ont décidé de recourir à la manière forte pour accélérer les débats en déclenchant l‘article 38 du règlement du Sénat, qui permet de clore la discussion dès que deux orateurs d’avis contraire sont intervenus ainsi que l’article 42-10, qui permet de limiter drastiquement la longueur des échanges.
Gonflé par la mobilisation dite historique des professions portuaires pour l’opération « ports morts » du 8 mars, le syndicat, qui revendique une représentativité de plus de 90 % chez les dockers et de 80 % sur l'ensemble de la branche, appelle à un nouvel arrêt de travail de 72 heures le mardi 14 mars, mercredi 15 mars et jeudi 16 mars et à une nouvelle journée « Ports morts » le jeudi 16 mars tout en maintenant la levée des heures supplémentaires et shifts exceptionnels.
Dans les raffineries, expéditions toujours bloquées
Dans les raffineries, si la grève a été levée le 9 mars à 22 h à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), exploitée par Esso-ExxonMobil, elle a été reconduite sur le site du groupe pétrolier à Fos-sur-Mer, avec 70 % de grévistes, a indiqué Éric Sellini, élu national de la CGT-Chimie. Mais les expéditions de carburant devaient au moins reprendre dans la matinée du vendredi 10 mars, a indiqué le groupe. Au moins pour la matinée car la nouvelle ligne de quart de l'après-midi doit décider demain, dans la journée, de la poursuite du mouvement.
Toujours à Fos, le site de Lavéra du groupe Petroineos, filiale du britannique Ineos et de PetroChina, est aussi encore bloqué.
La mobilisation se poursuit également, avec blocage des expéditions, dans les raffineries TotalEnergies de la Mède, de Donges, de Normandie, de Feyzin ainsi qu'au dépôt des Flandres. La production n’est pas à l’arrêt mais ne peut pas être expédiée, donc elle est stockée sur place.
Quant aux 200 dépôts en France, « il y en avait cinq qui étaient encore bloqués le 8 mars », soit quatre de moins qu'en début de semaine, a assuré Olivier Gantois, président de l'Ufip Energies et Mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier.
A.D
